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Quand les réseaux sociaux font entendre la voix des pacifistes

Terrasanta.net
29 juillet 2014
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Quand les réseaux sociaux font entendre la voix des pacifistes
Dania Darwish et Abraham Gutman.

On peut aimer les médias sociaux, les détester ou tout simplement les ignorer. Mais ils permettent au demeurant une libre expression tant à la population palestinienne de Gaza qu’à la société israélienne. Si vidéos et photographies sont publiées en instantanée divisant l’opinion sur la « nécessité » et « l’instrumentalisation » de certaines publications, de nombreux mouvements et campagnes voient également le jour et se répandent viralement en faveur de la paix.


(k.c.) – On peut aimer les médias sociaux, les détester ou tout simplement les ignorer. Mais ils permettent au demeurant une libre expression tant à la population palestinienne de Gaza qu’à la société israélienne. Si vidéos et photographies sont publiées en instantanée divisant l’opinion sur la « nécessité » et « l’instrumentalisation » de certaines publications, ; de nombreux mouvements et campagnes voient également le jour et se répandent viralement en faveur de la paix.

Face à la persistance de l’offensive israélienne contre le Hamas à Gaza, Abraham Gutman, jeune étudiant israélien étudiant à New York, a commencé à chercher ce qu’il pouvait faire afin de s’engager pour la paix. C’est alors que lui et sa camarade de classe, Dania Darwish, ont saisi la toile des réseaux sociaux pour lancer ce message : «Juifs et Arabes refusent d’être ennemis ».

Dania, jeune musulmane syrienne, pensait d’abord à des manifestations et à des panneaux pour interpeller les gens. Mais les deux jeunes gens ont rapidement délaissé l’idée. « Nous avions peur que la manifestation dérive en des cris et des insultes « pro ou contre-ceci », alors nous avons pensé qu’une campagne sur les médias sociaux serait plus productive», écrit Abraham Gutman dans un éditorial du Christian Science Monitor.

La campagne Twitter #JewsandArabsRefuseToBeEnemies, accompagnée de sa page Facebook, a été lancée au début du mois de juillet. Depuis la publication d’une photo de la journaliste libano-américaine, Sulome Anderson, embrassant son petit ami juif, la  campagne se répand massivement. S. Anderson est la fille de l’ancien directeur de l’agence de presse américaine Associated Press, Terry Anderson, qui avait été enlevé par un groupe islamiste du Hezbollah et détenu pendant près de sept ans. Gutman et Darwish en utilisant les réseaux sociaux ont déjà touché plus de 40 000 personnes et a généré des milliers detweets.

«Juifs et Arabes refusent d’être ennemis » est la traduction d’un slogan que les groupes pacifiques en Israël ont utilisé pendant des années (voir ici par exemple). La première photo des deux jeunes initiateurs les montrait ensemble tenant des pancartes en arabe, en hébreu et en anglais.  Ils portaient alors l’espoir d’être soutenus par la communauté des internautes.  À leur grande surprise, la campagne n’a pas été reprise de suite,  «les gens avaient peur de rejoindre le mouvement », a déclaré Gutman dans son éditorial. « Quand les gens, dans des pays démocratiques, craignent d’affirmer publiquement ce qu’ils pensent, vous savez alors que quelque chose ne tourne pas rond » écrivait plus loin Gutman.

Certaines des personnes à qui Gutman et Darwish ont tendu la main sont restées complaisantes, alors que la situation devenait de plus en plus insoutenable et violente entre Israël et la bande de Gaza. Cependant, au milieu de ce déferlement de haine et de colère diffusées sur les mêmes réseaux sociaux, la campagne fait figure de vraie oasis. «Nous voulions créer une communauté de gens qui s’opposent à ce genre de discours et rappeler aux gens l’essentiel : nous sommes tous des êtres humains », a encore écrit Gutman.

Depuis le début de l’offensive israélienne, le 8 Juillet, plus de 700 Palestiniens et 30 Israéliens ont perdu leurs vies, selon les rapports de l’Autorité Palestinienne. Alors qu’un cessez-le-feu semble improbable, les membres et sympathisants de la campagne refusent de renoncer à l’espoir.

« Ma mère est juive, mon père est musulman. Comment puis-je être un ennemi mon propre ennemi ? ” pouvait-on lire sur leur page dans un témoignage poignant. Une autre voix, issue elle aussi d’une union mixte déclarait “ Tout ce que nous pouvons souffrir, la haine l’aggrave”.