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Jérusalem au coeur des prières du Pape

Terresainte.net
21 novembre 2014
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Jérusalem au coeur des prières du Pape
Prière pour la paix dans les jardins du Vatican avec les dirigeants israéliens et palestiniens. (Photo: HaimZach/GPO/Flash90)

Le Pape François, au cours de l’audience générale du mercredi 19 novembre, a appelé à l’apaisement des tensions au Proche-Orient. Théâtre de violents affrontements, la ville de Jérusalem cristallise les affrontements depuis plusieurs semaines.


(Jérusalem/n.k.) – « Je suis avec préoccupation l’augmentation alarmante de la tension à Jérusalem et dans d’autres zones de Terre Sainte, avec des épisodes inacceptables de violences qui n’épargnent même pas les lieux de culte ».

C’est en ces termes que le Souverain Pontife s’est exprimé ce mercredi 19 novembre, au cours de la traditionnelle audience générale place Saint-Pierre.

Jérusalem, ville sacrée pour les chrétiens, les juifs et les musulmans, est depuis quelques semaines le théâtre de violents affrontements.

Les échauffourées entre émeutiers palestiniens et forces de l’ordre israéliennes ont lieu quotidiennement. Certains quartiers particulièrement touchés (Silwan, Chouafat, le mont des Oliviers), connaissent chaque soir le même scénario : les palestiniens lancent des feux d’artifice et des pétards, auxquels répondent les grenades lacrymogènes et assourdissantes de la police israélienne.

A cela s’ajoute depuis quelques semaines des attaques violentes perpétrées par des membres du Hamas (meurtre de passagers du tramway à la voiture bélier, tentatives de meurtres envers des juifs, rixes…). La réponse de l’Etat hébreu est de plus en plus « musclée » : destruction des maisons familiales des meurtriers, exécution des agresseurs, mise en place de contrôles à l’entrée des quartiers sensibles, annonce d’un assouplissement de la loi sur le port d’armes, aspersion de certains quartiers de « dirty water » (un liquide malodorant répandu par Israël sur les maisons et les écoles).

La tension a franchi un cap supérieur avec l’assassinat de quatre israéliens et un policier dans une synagogue le 18 novembre dernier (voir notre article A Jérusalem, les chefs religieux disent non au sang et à la vengeance).

C’est dans ce contexte que le Saint-Père a fait part de sa « préoccupation ». Condamnant l’attaque de la synagogue qu’il juge « inacceptable », il a appelé les responsables politiques de Palestine et d’Israël à prendre des « décisions courageuses pour la réconciliation ».

« Je lance un appel aux parties impliquées (dans le conflit palestino-israélien) afin qu’il soit fin mis fin au cycle de la haine et de la violence. Construire la paix est difficile, mais vivre sans la paix est un tourment » a-t-il ajouté.

Ce n’est pas la première fois que le Pape François exprime son intérêt pour le conflit au Proche-Orient. Effectuant une visite apostolique en Terre Sainte au printemps dernier, il avait invité les responsables israéliens et palestiniens à le retrouver à Rome. Cette rencontre inédite de prière pour la paix s’était tenue dans les jardins de la Cité du Vatican le 8 juin dernier. 

Plus récemment, au cours de l’Angélus de la fête de la Toussaint, le Pape avait lancé cet appel à la paix : « Je  vous invite à prier pour que la Cité sainte, chère aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans, qui a été ces jours-ci le théâtre de diverses tensions, puisse être toujours plus signe et anticipation de la paix que Dieu désire pour toute la famille humaine. »

Personne ne sait actuellement vers quoi se dirige la Ville sainte. Certains parlent de troisième Intifada, d’autres préfèrent retenir que les agresseurs sont des « loups solitaires » et que le climat ne ressemble pas à celui des précédentes intifadas.

Alors qu’un mouvement européen semble en marche pour reconnaître un Etat palestinien, le gouvernement israélien continue à publier des plans de construction dans les territoires annexés. Face à la montée des tensions, Benyamin Netanyahu  a promis de répliquer d’une « main de fer ».

Il semblerait que les appels du Pape soient plus que jamais nécessaires.