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« Il y a tant de raisons d’aller en Terre Sainte sans crainte », parole d’évêque

Carlo Giorgi
23 juillet 2015
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« Il y a tant de raisons d’aller en Terre Sainte sans crainte », parole d’évêque
Un groupe de pèlerins dans la pénombre du Saint-Sépulcre à Jérusalem.(Photo Hadas Parush/Flash90)

Ne pas laisser la peur l’emporter et aller avec confiance vers la Terre Sainte. Tel est le message lancé par les évêques italiens qui ont choisi cet été d'organiser un pèlerinage à Jérusalem avec leurs diocèses. Terrasante.net a recueilli les témoignages ces évêques qui refusent d’abandonner la Terre Sainte.


Ne pas laisser la peur l’emporter et aller avec confiance vers la Terre Sainte. Tel est le message lancé par les évêques italiens qui ont choisi cet été d’organiser un pèlerinage à Jérusalem avec leurs diocèses. Il y a un an, les roquettes lancées depuis Gaza et la lourde attaque militaire israélienne qui s’abattait sur la bande avaient découragé des milliers de pèlerins qui préférèrent abandonner l’idée de pèlerinage craignant une propagation du conflit. Cette année, c’est peut-être l’aggravation du conflit en Syrie qui alimente les craintes. Le résultat, en fin de compte, est le même : la diminution constante des pèlerinages, des hôtels qui demeurent vides et ce même en haute saison, un système touristique en crise. Par conséquent, la tentation de l’émigration gagne de plus en plus les chrétiens arabes qui, sans emploi, envisagent de quitter la Terre Sainte. Ceux qui résident dans le pays le savent pertinemment : cette crise touristique n’a pas lieu d’être, la situation dans les lieux saints est d’une tranquillité totale.

« Aujourd’hui, les craintes quant à la sécurité me semblent franchement excessives, pour certains s’ajoutent également les difficultés rencontrées par les coûts du voyage. Mais nous devons nous rappeler que la Terre Sainte est unique – explique Mgr. Rodolfo Cetoloni, évêque de Grosseto, qui sera en Terre Sainte du 20 au 27 aout en compagnie de 45 fidèles -. Nous devons insister sur l’importance des pèlerinages, surtout nous, les évêques, nous devons prêcher par l’exemple. Il y a tant de bonnes raisons pour ne pas abandonner : nous devons nous rappeler que, grâce au pèlerinage, nombreux sont ceux qui vivent un retour à la foi ; et puis c’est un moyen concret d’aider les chrétiens de Terre Sainte ».

Mgr Enrico Solmi, évêque de Parme, conduira quant à lui, en Terre Sainte, du 10 au 18 août un groupe de 84 pèlerins, la plupart âgés de 18 à 30 ans. « C’est la dernière étape d’un voyage de trois ans entrepris avec les jeunes de notre diocèse – a déclaré Don Paolo Salvadori, organisateur du voyage -. Je dois bien avouer que quelqu’un a renoncé par peur, la mémoire du bombardement de Gaza est encore en vive pour beaucoup de personnes…mais beaucoup d’autres se sont rajoutés à la dernière minute, des jeunes de l’Action catholique et un groupe de scouts. Finalement nous sommes nombreux ».

Mgr Nazzareno Marconi, évêque de Macerata-Tolentino-Recanati-Cingoli-Treia place vient de rentrer de Terre Sainte, où il a séjourné du 2 au 9 juillet avec une cinquantaine de fidèles : «Cela a été un pèlerinage traditionnel, il a débuté en Galilée et fini à Jérusalem – s’est exprimé Mgr. Marconi -. Nous avons essayé de rencontrer les «pierres vivantes», ces chrétiens locaux, parce qu’un pèlerinage n’est jamais une exploration archéologique. Nous n’avons même pas perçu de tension à Hébron. De point de vue d’évêque, je crois que le pèlerinage en Terre Sainte est important pour au moins deux raisons : pour les fidèles car c’est une occasion unique d’être avec leur évêque et vivre avec ce pasteur une dimension diocésaine. Pour nous, évêques, qui sommes au quotidien absorbés, en rendez-vous sur quatre chemins, rencontrant beaucoup de gens mais souvent de manière superficielle, le pèlerinage est une occasion unique d’entrer dans une relation avec les fidèles de façon continue, c’est l’expérience d’une coexistence qui vous permet de ne pas être séparé des personnes. Sinon, nous courons le risque de sentir le parfum d’un Chanel N°5 et pas l’odeur de nos peuples si je puis m’exprimer ainsi… et ils sentent bons ! »