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Un nouveau mur au Moyen-Orient entre la Turquie et la Syrie

Terrasanta.net
29 juillet 2015
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Un nouveau mur au Moyen-Orient entre la Turquie et la Syrie
Certains pans du mur déjà érigé le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie.

Le Moyen-Orient devient chaque jour un peu plus une «terre des murs". C'est au tour de la Turquie d'annoncer la construction d'une mur massif de séparation le long de ses frontières afin de se défendre contre la menace de l'Etat islamique. Ankara adopte ainsi des mesures similaires à celles mises en actes par Israël et l'Arabie Saoudite.


(Cg) – Le Moyen-Orient devient chaque jour un peu plus une «terre des murs ». C’est au tour de la Turquie d’annoncer la construction d’une mur massif de séparation le long de ses frontières afin de se défendre contre la menace de l’Etat islamique. Bülent Arinc, vice-Premier ministre turc, a annoncé le 22 juillet dernier que le système de sécurité aux confins de la Turquie sera renforcé de manière décisive et ce tout particulièrement entre la Turquie et la Syrie. Cette décision intervient après l’attaque du 20 juillet dans la ville de Suruc, près de la frontière syrienne; un kamikaze de l’Etat islamique a fait plus de 30 victimes et une centaine de blessés.

« Pour faire face à l’Etat islamique il est dorénavant important de bloquer aux terroristes l’accès aux points de passage. Pour cela, nous devons construire des obstacles physiques réels« , a déclaré M. Arinc. Ainsi ce sont plus de 450 km de nouvelles tranchées qui viendront s’ajouter aux 145 km de grillage et barbelés déjà présents et 90 autres km nouvellement construits. Ce système complexe de barrières sera renforcé par l’utilisation de drones et systèmes de vidéo avec capteurs de chaleur et mouvement mais aussi de dirigeables utilisés comme avions d’observation; ce paquet sécuritaire devrait couter la coquette somme de 1.400.000.000 d’euros à la Turquie. Le pays est cependant le dernier – par ordre chronologique – des pays du Moyen-Orient à avoir choisi de protéger ces longues frontières avec des murs et autres barrières de protection.

Sans surprise, la nation la plus équipée en la matière est Israël qui a construit ou conçu  plus de 1100 km de mur. Il ya seulement un mois, le 28 juin, le Conseil de sécurité israélien a approuvé l’extension du mur vers le sud du pays. A la portion déjà érigée sur la frontière égyptienne une seconde viendra se rajouter: 30 kilomètres de grillage et de barbelés le long de la frontière avec la Jordanie partant de la ville d’Eilat sur la mer Rouge jusqu’au nord. Cette portion, selon les autorités israéliennes, viserait également à la protection stratégique du nouvel aéroport international de Timna situé à vingt kilomètres d’Eilat, annoncé pour l’année prochaine.

La mesure n’est pas nouvelle. Depuis 1994, Israël a complètement isolé la bande de Gaza avec un système massif de murs et de barbelés sur une distance d’environ 50 kilomètres. En 2003, durant la Seconde Intifada, Israël a commencé la construction d’un mur de séparation au sein des territoires palestiniens eux-mêmes. Ce projet qui ambitionne de couvrir plus de 700 kilomètres de fil de fer barbelé et de béton, n’a pas encore été achevé en certains endroits. En 2013, le gouvernement israélien a érigé deux longs grillages : le premier, dans le sud, haut de 5 mètres et long de plus de 240 kilomètres, il s’étend le long de la frontière égyptienne entre la bande de Gaza et la mer Rouge et vise à  empêcher l’entrée des immigrants africains. Le deuxième, au nord, 8 mètres de haut et 90 km de long, est situé sur le plateau du Golan et divise les territoires occupés par Israël en 1967 du reste de la Syrie.

L’Arabie Saoudite, dans le but de se prémunir d’attaques terroristes a également construit d’imposantes barrières. Les chantiers ouverts récemment sont rallongés: près de mille kilomètres de barrières de défense seront bientôt déroulés au nord du pays le long de la frontière avec l’Irak (danger de l’Etat islamique). Quelques 1600 autres kilomètres sont prévus pour le sud, à la frontière avec le Yémen, où un conflit sanglant perdure avec une prise de position claire Saoudienne dans ce dernier.