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Le nouveau passeport palestinien et le projet de résolution

Terresainte.net
18 avril 2016
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Le nouveau passeport palestinien et le projet de résolution
L'ancien passeport palestinien avec l'appellation "Palestinian Authority". Photo © Abed Rahim Khatib / Flash 90

La mention «État de Palestine» devrait voir le jour sur les nouveaux passeports palestiniens. Un projet non approuvé par Israël.


(Jérusalem/N.H.) – Le bureau de l’Autorité palestinienne aurait relancé son projet de délivrer un passeport palestinien avec la mention « État de Palestine ». Jusqu’ici, le passeport était attribué avec l’appellation « Autorité palestinienne » mais désormais elle ne sera plus acceptée.

Un haut fonctionnaire palestinien a confirmé à la radio de l’armée israélienne que la directive pour modifier les documents de voyage officiels avait été prise sans consultation d’Israël.

Cette information est révélée alors même que la Palestine espère présenter une nouvelle proposition de résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies. Elle viserait à accentuer la pression sur Israël, en particulier sur la question de la colonisation en Cisjordanie. Une résolution sur le même sujet s’était vu opposer le veto américain en 2011.

La nouvelle mouture fait état d’une «préoccupation grave» sur l’amenuisement des chances de trouver une solution à deux Etats. Elle appelle Israël à «cesser immédiatement toutes les activités de colonisation dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est.»

Le projet invite en outre à « l’intensification et l’accélération des efforts diplomatiques internationaux et régionaux de soutien visant à atteindre, sans délai, la fin de l’occupation israélienne qui a commencé en 1967.»

La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères palestinien Riyad al-Malki déclarait que les Palestiniens espéraient que le président américain, Barack Obama, libéré des préoccupations de réélection, pourrait rompre avec le « protocole » américain et ne pas opposer le veto de son pays.

Les Palestiniens ont longtemps cherché à appuyer leur cause aux Nations Unies, où ils jouissent d’un large soutien. En 2012, l’Assemblée générale de l’ONU a accepté massivement la Palestine comme État non-membre, lui donnant un nouveau statut qui, entre autres, lui a permis de faire pression sur Israël.

Alors qu’une résolution du Conseil de sécurité condamnant l’entreprise de colonisation d’Israël est peu susceptible de changer la situation sur le terrain, elle pourrait faire pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahou et créer un nouveau cadre juridique pour les négociations futures.

Récemment, l’ambassadeur d’Israël aux Nations-unies, Danny Danon, avait vivement réagi aux rapports des médias israéliens sur un éventuel projet de résolution palestinienne sur les colonies. «Les Palestiniens doivent comprendre qu’il n’y a pas de raccourcis», a-t-il dit dans un communiqué. «La seule façon de promouvoir les négociations est de condamner le terrorisme et d’arrêter l’incitation (à la haine NDLR), et de terminer par des négociations directes entre les deux parties.»

Israël a conquis la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est lors la guerre des Six Jours en 1967.

L’Etat hébreu s’est retiré de Gaza en 2005, mais près de 600 000 Israéliens vivent sur les lignes d’avant 1967 à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Les Palestiniens revendiquent ces territoires pour un État futur. Une position qui a un large soutien. De même, l’ensemble de la communauté internationale voit les colonies israéliennes comme illégales ou illégitimes, et un obstacle majeur à la paix.