Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

A la Knesset 90 députés pourront évincer un de leurs pairs

Terresainte.net
20 juillet 2016
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable
A la Knesset 90 députés pourront évincer un de leurs pairs
Hanin Zoabi, député arabe israélienne expulsée manu militari en février dernier lors d'une de ses interventions à la Knesset. Avec d'autres députés arabes israéliens, elle est directement visée par la loi votée le 20 juillet. ©Hadas Parush/Flash90

Dans la nuit du 19 au 20 juillet, les députés de la Knesset ont voté une loi permettant l’éviction de députés soutenant la lutte contre Israël.


(Jérusalem/A.B-R.) – La Knesset a adopté mercredi 20 juillet une loi permettant l’éviction des députés « se livrant à des incitations au racisme ou soutenant la lutte armée contre l’Etat d’Israël ». Le texte, adopté par 62 voix contre 47 au terme d’un débat très vif, dispose que l’éviction d’un député pourra intervenir en cas de soutien de 90 parlementaires (dont 10 issus de l’opposition) sur les 120 que comptent la Knesset. Ce vote intervient dans un contexte polémique : des visites de députés arabes-israéliens à des familles de palestiniens abattus en attaquant des soldats de Tsahal avaient provoqué la colère de la majorité parlementaire.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est félicité de l’adoption d’un dispositif « mettant fin à une situation absurde qui voyait siéger à la Knesset des soutiens du terrorisme contre l’Etat d’Israël et ses citoyens ». Nissan Slomiansky, député du parti Foyer Juif (sioniste-religieux), a nié que la loi visait spécifiquement ses confrères arabes-israéliens, affirmant que le seul précédent d’un député empêché de se représenter aux élections était celui de l’extrémiste juif Meir Kahane dans les années 80.

L’opposition de son côté a dénoncé l’adoption d’un texte « raciste » et ciblant les députés arabes-israéliens

Le leader de l’opposition travailliste Isaac Herzog a fustigé « un gouvernement haineux aggravant les fractures qui menacent la société israélienne plus que n’importe quel ennemi extérieur », le député arabe-israélien Youssef Jabarin condamnant pour sa part une « loi d’apartheid faisant peser une menace permanente sur tous les députés arabes ».

Regroupés au sein de la coalition Liste unifiée, les parlementaires arabes-israéliens (13 sièges aux législatives de mars 2015) ont annoncé leur intention de saisir la Cour Suprême  afin d’obtenir l’annulation de cette loi.