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UNICEF : 2016, une année horrible pour les enfants syriens

Terrasanta.net
15 mars 2017
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UNICEF : 2016, une année horrible pour les enfants syriens
Saja, 13 ans, d'Alep. Une enfant parmi le grand nombre de jeunes mutilés ou tués depuis six années de guerre en Syrie. (Photo Al Issa / UNICEF)

Dans un rapport de l'UNICEF la situation dramatique des enfants en Syrie, six ans après le début du conflit. Plus de 650 enfants ont été tués par les bombes en 2016. Et 6 millions dépendent de l'aide humanitaire.


(I.S.) – Assia a 10 ans et n’a jamais mis les pieds à l’école. « Je n’ai pas idée de ce que peut être une salle de classe. J’aimerais aller à l’école et quand je serai grande, devenir enseignante. » Assia est l’une des 1,75 million d’enfants syriens qui ne peuvent pas aller à l’école. Fares, lui, a à peine six ans. Il vit avec ses parents au Liban : « Je ne sais ni lire ni écrire. Je sais seulement dessiner la mer, le ciel et le soleil ». En revanche, Fares sait être serveur en restaurants, il sait balayer le sol et servir des glaces. Saja, 13 ans, a vu son frère et quatre de ses amis mourir sous un bombardement. Celle-là même qui a perdu une jambe, et qui rêvait de devenir gymnaste.

Parmi les histoires recueillies par l’UNICEF, celles d’Assia, de Fares et de Saja sont trois parmi tant d’autres dans le dossier “Toucher le fond”. Comme 2016 est devenu la pire année pour les enfants syriens, cela a été publié à la veille du sixième anniversaire de l’explosion de la guerre en Syrie. Les données diffusées par l’agence pour l’enfance des Nations Unies dressent une situation dramatique. A partir du nombre énorme d’enfants parmi les victimes civiles : 652 seulement pour l’année 2016, soit une augmentation de 20% par rapport à 2015. « Si on se limite à Alep, en seulement une semaine en septembre dernier – indique le rapport  – 96 enfants ont été tués et 223 ont été blessés. »

Mais en Syrie, on ne meurt pas seulement à cause des bombardements, des projectiles et des explosions. On meurt du manque de soins médicaux et de nourriture : environ 2,8 millions d’enfants vivent dans des zones difficiles d’accès. Parmi eux, au moins 280 000 vivent dans les zones assiégées. Là, on meurt de maladies qui dans d’autres parties du monde se guérissent facilement ; et le risque de mourir de faim est très élevé puisqu’un enfant sur quatre souffre de malnutrition sévère.

L’UNICEF estime qu’environ 6 millions d’enfants syriens dépendent de l’aide humanitaire. Près de 2 millions et demi de jeunes réfugiés vivent au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Egypte et en Irak.

Dans ce contexte d’insécurité croissante et de privation (aussi économique), se développent pour les familles des situations d’exploitation où les enfants et les adolescents syriens sont soumis. A partir de l’augmentation des mariages précoces – bien documentée, en particulier dans les camps de réfugiés en Jordanie et au Liban -, de l’emploi croissant des enfants dans les différents secteurs de travail (aux champs comme dans le bâtiment, dans les usines textiles comme dans les restaurants). Le nombre d’enfants et d’adolescents forcés de se battre augmente également : rien qu’en 2016, l’UNICEF a recensé 850 épisodes de recrutement de mineurs (le double par rapport à 2015), qui sont de plus en plus utilisés sur la ligne de front, comme kamikazes ou comme gardes armés.