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Bartholomée Ier fait Docteur de l’Université hébraïque

Rédaction
8 décembre 2017
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Mercredi 6 décembre, sa Sainteté Bartholomée Ier, patriarche œcuménique de Constantinople,  a était fait Docteur Honoris Causa du département de Philosophie  de l'Université hébraïque de Jérusalem.


(Jérusalem/mab) – Mercredi 6 décembre, sa Sainteté Bartholomée Ier, patriarche œcuménique de Constantinople,  a était fait Docteur Honoris Causa du département de Philosophie  de l’Université hébraïque de Jérusalem.

C’est pour l’ensemble  de sa mission  que l’Université hébraïque a voulu ainsi honorer le Patriarche.

Dans son communiqué, l’Université invoquait ainsi sa vision constante pour un réveil spirituel, ses efforts en faveur de l’unité entre Eglises orthodoxes et pour l’œcuménisme, sa compréhension des relations interconfessionnelles et son action en faveur de  la coexistence, sa conscience et sa constante attention pour la protection de l’environnement, comme ses efforts  pour mobiliser les forces morales et spirituelles du monde pour favoriser l’harmonie entre tous les êtres humains et entre l’humanité et la nature. Le communiqué mentionnait aussi son action pour développer la coopération et la tolérance mutuelle entre les communautés chrétiennes, musulmanes, juives et orthodoxes, en particulier au Moyen-Orient et dans le monde méditerranéen. 

Dans son discours le Prof. Asher Cohen,  président de l’Université a quant à lui souligné sa détermination à lutter contre l’antisémitisme et a également parlé de son « admiration » pour ses efforts dans les domaines environnementaux « un sujet crucial pour l’avenir ».

Après avoir reçu l’écharpe et le diplôme de Docteur des mains du Président de l’Université et de son recteur, le professeur Barak Medina, le patriarche prit la parole.

C’est au nom du Patriarcat œcuménique et de ses nombreuses activités que le Patriarche a bien voulu accepter cet honneur, a-t-il déclaré. Il a voulu y voir l’appréciation de son attention à la protection de l’environnement, la culture de la solidarité, et le dialogue interreligieux.

C est sur la place cruciale des religions dans l’édification de la société qu’a porté l’essentiel de son discours. Citant le Cardinal Kasper le patriarche insistait : « Toute société a besoin d’institutions de transcendance qui représentent publiquement la dimension du divin. Hélas, regrettait le patriarche, le fondamentalisme religieux donne des arguments à la critique des religions et amène l’identification des religions à leurs aspects négatifs. La vérité est que la violence est la négation des croyances et doctrines fondamentales des religions. » Citant l’encyclique du concile panorthodoxe de juin 2016 le patriarche poursuivait « Aujourd’hui, nous vivons une recrudescence de la violence au nom de Dieu. Les exacerbations fondamentalistes au sein des religions risquent de faire valoir l’idée que le fondamentalisme appartient à l’essence du phénomène religieux. La vérité est que, en tant que « zèle que la connaissance n’éclaire pas » (Rm 10, 2), le fondamentalisme constitue une manifestation mortifère de religiosité. »

Pourtant, notait le patriarche, des siècles d’histoires du bassin méditerranéen ont montré que les croyants de différents religions pouvaient vivre ensemble dans une cohabitation pacifique.

« Le dialogue interreligieux franc contribue au développement d’une confiance mutuelle dans la promotion de la paix et de la réconciliation. L’Église lutte pour rendre plus tangible sur terre la « paix d’en-haut ». La véritable paix n’est pas obtenue par la force des armes, mais uniquement par l’amour qui « ne cherche pas son intérêt » (I Co 13, 5). Le baume de la foi doit servir à panser et à guérir les plaies anciennes d’autrui et non pas à raviver de nouveaux foyers de haine. »

Un vœux qui à Jérusalem n’est pas assez exaucé et qui en ce jour de déclaration du président américain Trump sur le statut de Jérusalem rencontraient des esprits songeurs.

La cérémonie, animée par M. Yossi Gal Vice-président pour l’avancement et les relations extérieures, s’est déroulée dans un des auditoriums du campus du Mont Scopus en présence d’une assemblée constituée de différents représentants religieux. Outre la suite du Patriarche Bartholomée Ier, se trouvaient  son Excellence Mgr Isychios de Kapitolias représentant Theophilos III patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem, l’administrateur apostolique du Patriarcat Latin Mgr Pizzaballa, Mgr Jules-Joseph Zerey, Vicaire apostolique grec-catholique de Jérusalem, le fr David Grenier de la Custodie de Terre Sainte, le recteur de l’Institut œcuménique Tantur et de nombreux rabbins, dont le Rabbin David Rosen, des professeurs et étudiants. On notait aussi la présence de plusieurs diplomates dont l’ambassadeur du Saint-Siège Mgr Leopoldo Girelli, mais aussi les ambassadeurs de Turquie, Hongrie, et des représentants grecs et chypriotes.