Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Identités meurtrières… ou pas

M.-A. B
30 septembre 2018
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Identités meurtrières… ou pas
C’est la rentrée pour les enfants de Yatta au sud d’Hébron.

Il faut que j’achète ce livre Les identités meurtrières. Il date de 1998, mais son titre me fait de l’œil depuis quelques années. Tout l’été je me suis interrogée sur ces questions d’identité, sans trouver vraiment de réponse. Cela a commencé par la coupe du monde. Faut-il, parce que je suis française ne soutenir que les Bleus ? Cette équipe était-elle constituée de Français ou de Français d’origine ? Les Suisses d’origine kosovare ont-ils eu tort de mimer l’aigle bicéphale lors du match qui les opposait aux Serbes ?
Un de mes amis franco-israélien s’est fait tancer par certains de ses coreligionnaires israéliens (et français comme lui) pour un “On est en finale”. Comment pouvait-il faire allégeance à la France sans trahir son sionisme ?
Et puis il y a eu le vote de cette loi israélienne (voir page 24). Elle grave dans le marbre qu’Israël est le pays des juifs. Exclusivement. Et elle ne mentionne pas les 20 % d’Israéliens non juifs. Ils ont manifesté pour l’égalité citoyenne. Ils l’ont fait en brandissant des drapeaux. Je n’ai rien entendu quand les Druzes ont brandi leur bannière bigarrée en plus grand nombre que les drapeaux israéliens. Mais quand les Palestiniens d’Israël ont brandi le leur, ce fut un tollé. Certes, les drapeaux israéliens étaient singulièrement plus rares. Dans mon bureau je n’ai qu’un seul drapeau, il est breton. Est-ce un acte de trahison 500 ans après le rattachement de la Bretagne à la France ?
“Identités meurtrières”. Il paraît que ce n’est pas le meilleur livre de son auteur, Amin Maalouf. Mais la 4e de couverture est alléchante : “Maalouf s’interroge sur la notion d’identité, sur les passions qu’elle suscite, sur ses dérives meurtrières. Pourquoi est-il si difficile d’assumer en toute liberté ses diverses appartenances ? Pourquoi faut-il, en cette fin de siècle, que l’affirmation de soi s’accompagne si souvent de la négation d’autrui ? Nos sociétés seront-elles indéfiniment soumises aux tensions, aux déchaînements de violence, pour la seule raison que les êtres qui s’y côtoient n’ont pas tous la même religion, la même couleur de peau, la même culture d’origine ?” Je ne connais pas les réponses de l’auteur. Mais je m’interroge d’autant plus que ce pays où j’ai choisi de vivre et qui me fait vivre ne semble décidément pas vouloir laisser de place à l’altérité. Les nuages s’amoncellent au-dessus de nos têtes. C’est là qu’il va falloir rester ferme dans l’espérance. Parce que ça, c’est dans l’ADN du croyant. Au cœur de son identité. Avec la foi et la charité comme chacun sait. Une bonne base de réflexion somme toute.♦

Dernière mise à jour: 14/02/2024 14:19