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La définition de l’antisémistime à laquelle Macron se réfère

Rédaction
21 février 2019
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Vous vous interrogiez ? TSM a fait la recherche pour vous. Voici l'intégralité de la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).


Alors qu’en France les attaques antisémites se sont multipliés ces dernières années et particulièrement intensifiées ces dernières semaines, le président français Emmanuel Macron à l’occasion du 34e dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), a affirmé que la République française adopterait dans ses textes de référence la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).

Terre Sainte Magazine vous donne la version intégrale et en français de ce texte. Le temps d’éventuels commentaires arrivera plus tard.

—Texte intégral de la définition de l’Antisémistisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste —-

 

Ce document a pour but de fournir un guide pratique permettant d’identifier les incidents à caractère antisémite, de rassembler des données et d’encourager la mise en oeuvre et le renforcement de la législation contre l’antisémitisme.
Définition de travail: « L’antisémitisme est une certaine perception des juifs, pouvant s’exprimer par de la haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont dirigées contre des individus juifs ou non-juifs et/ou leurs biens, contre les institutions de la communauté juive et contre les institutions religieuses juives. »

En outre, l’Etat d’Israël, perçu comme une collectivité juive, peut aussi être la cible de ces attaques. Dans les affirmations antisémites, il est fréquent que les juifs soient accusés de conspiration contre l’humanité. Ce type d’accusation est souvent utilisé pour rendre responsables les juifs de « tout ce qui va mal ». L’antisémitisme peut être exprimé par le biais de discours, d’écrits, de formes visuelles et d’actions, et fait appel à des stéréotypes sinistres et des traits de caractère négatifs.
Exemples actuels non exhaustifs d’attitudes antisémites dans la vie publique, les médias, les écoles, au travail et dans la sphère religieuse:

  • Appeler à tuer et à faire souffrir les juifs, de même que soutenir ou justifier ces exhortations, au nom d’une idéologie radicale ou d’une vision religieuse extrémiste.
  • Faire des allégations mensongères, déshumanisantes, diabolisantes ou stéréotypées sur les juifs en tant que tels ou sur le pouvoir des juifs en tant que collectivité –par exemple les mythes sur une conspiration mondiale juive ou sur les juifs contrôlant les médias, l’économie, le gouvernement ou les autres institutions de la société–.
  • Accuser les juifs en tant que peuple d’être responsables des méfaits réels ou imaginaires commis par une seule personne juive ou un seul groupe juif, ou même d’actes commis par des non-juifs.
  • Nier le fait, l’objectif, les mécanismes (par ex: les chambres à gaz) ou l’intention du génocide à l’encontre du peuple juif par l’Allemagne national-socialiste, ses défenseurs et ses complices au cours de la Seconde Guerre Mondiale (l’Holocauste).
  • Accuser les juifs en tant que peuple, ou Israël en tant qu’Etat, d’inventer ou d’exagérer l’Holocauste.
  • Accuser les citoyens juifs d’être plus loyaux à l’égard d’Israël, ou de priorités juives supposées dans le monde, au détriment des intérêts de leurs propres nations.

Exemples non exhaustifs de réflexions antisémites en rapport avec l’Etat d’Israël:

  • Nier au peuple juif le droit à l’autodétermination, en prétendant par exemple que l’existence de l’Etat d’Israël est une entreprise raciste.
  • Faire preuve d’une double morale en exigeant d’Israël un comportement qui n’est attendu ni requis d’aucun autre pays démocratique.
  • Utiliser des symboles et images associés à l’antisémitisme classique (par ex: l’affirmation que les Juifs ont tué Jésus ou les meurtres rituels) pour caractériser Israël et les Israéliens.
  • Faire des comparaisons entre la politique actuelle israélienne et celle des nazis.
  • Tenir les juifs de manière collective pour responsables des actions de l’Etat d’Israël.

Toutefois, les critiques à l’égard d’Israël comparables à celles exprimées à l’encontre d’autres pays ne peuvent être qualifiée d’antisémites.
Les actes antisémites sont criminels lorsqu’ils sont définis comme tels par la loi (par exemple, la négation de l’Holocauste ou la propagation de documents antisémites dans certains pays).
Les actes criminels sont antisémites quand les cibles des attaques, que ce soient des individus ou des biens -comme des bâtiments, des écoles, des lieux de culte ou des cimetières- sont choisis car ils sont juifs, ou perçus et assimilés comme tels.
La discrimination antisémite est le fait de refuser aux juifs les opportunités ou services disponibles aux autres. Elle est illégale dans de nombreux pays.