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Des bancs de l’école du Louvre au Terra Sancta Museum

Joséphine Costantini
19 mars 2019
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Anne Le Tiec, étudiante en 3e année à l’Ecole du Louvre, effectue un stage au Terra Sancta Museum. Pour Terresainte.net elle explique ce que cette expérience lui apporte.


Depuis combien de temps êtes vous ici  et jusqu’à quand ?

Depuis fin janvier, soit un peu plus d’un mois et jusqu’à fin avril

Comment êtes-vous venue ici ?

Je suis venue par mon école à Paris, l’école du Louvre. Sur le site internet de l’école, il y avait une proposition pour un stage au Terra Sancta Museum. Tous mes cours étant terminés en décembre, c’était une bonne opportunité de stage.

En quoi consiste votre mission ?

Je travaille sur la base de données du musée. Nous faisons l’inventaire des œuvres, de tous les objets qui se trouvent au couvent Saint-Sauveur. Nous ne travaillons pas uniquement sur les objets qui sont ou seront présentés dans les différentes sections du musée. C’est globalement un travail d’inventaire : nous répertorions, nous trions etc. Nous rencontrons également des professionnels qui viennent voir des œuvres et apportent leur expertise. J’ai notamment pu travailler avec un spécialiste de l’art médiéval sur quelques petites œuvres, comme des chandeliers, un crucifix…qui seront exposées au musée, c’était très intéressant.

Cette expérience est-elle enrichissante ?

Oui, beaucoup. Comme j’étudie l’histoire de l’art, c’est vraiment très intéressant de voir cette partie du travail.  Auparavant, j’avais plutôt vu le côté marché de l’art, galerie. C’est vraiment une opportunité de découvrir comment fonctionne le travail d’inventaire, ce qu’il nécessite en amont avec toutes ces petites mains qui  répertorient ce qu’on a dans les musées.

D’un point de vue professionnel, ce sera aussi un plus dans mon CV. En effet, notre travail participe à l’ouverture de la section historique du musée. Je pense que ce sera très intéressant pour moi de le mettre en valeur. J’apprends des choses et ça me servira par la suite dans mon domaine, donc c’est super.

Et sur le plan personnel ?

Sur le plan personnel je suis amenée à travailler dans un contexte religieux qui m’intéresse énormément. Et puis j’ai rencontré depuis que je suis ici des personnes extraordinaires, toutes différentes et toutes formidables. C’est une chance d’être ici. Et puis, j’apprécie énormément la vieille ville, je suis émerveillée à chaque détour de ruelle ! Tous ces gens qu’on rencontre, on crée même des liens avec des personnes d’autres nationalités, c’est vraiment très intéressant parce que je sais que c’est des gens que je reverrais par la suite.

Cela a-t-il un sens pour vous de travailler ici, dans une institution chrétienne?

Travailler dans un musée en rapport avec la religion mais aussi en rapport avec les rites, est vraiment très intéressant. Cela allie l’histoire de l’art, qui est mon domaine, et la religion, qui pour moi a beaucoup d’importance.

Que pensez vous de l’ouverture du musée ?

Je trouve que c’est une super idée. Le sujet étant la présence franciscaine en Terre Sainte, et son importance pour le pays, je pense que c’est une très bonne initiative, cela peut intéresser beaucoup de pèlerins, de visiteurs, de touristes. C’est très instructif, on y vient pour apprendre. J’estime que c’est important de connaître l’histoire du pays, et les franciscains, présents depuis 800 ans, sont une part importante de cette histoire.

Pensez-vous que le musée peut attirer des personnes d’autres religions ?

Je pense qu’au-delà des religions, il faut que ce soit des personnes intéressées par le patrimoine, l’histoire de leur cité. Il faut que ce soit des gens assez ouverts aussi, pour venir voir des œuvres en lien avec la religion chrétienne.

Vous attendiez-vous à trouver un tel patrimoine ici et qu’a-t-il de particulier à vos yeux ?

Je m’attendais à trouver un énorme patrimoine, mais je ne m’imaginais pas tout ce qu’on recense dans la base de données, voir tous les dons, les objets légués par testaments aux franciscains. Je ne m’imaginais pas trouver une telle variété : cela va du chandelier au collier en fausses perles, c’est assez impressionnant. Je ne m’attendais pas forcément à voir autant d’objets, c’est énorme.

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Eléments de biographie

Anne le Tiec, 22 ans, a passé son bac littéraire à Paris. Enfant, elle était peu intéressée par l’art, mais a un appel lorsqu’elle découvre le Louvre pour la première fois, et décide d’en faire son métier. Après une année de fac pour approfondir le sujet, elle passe le concours de l’école du Louvre à 19 ans. Passionnée  par ses études, elle est maintenant en 3e année, et souhaiterait passer le concours de l’Institut National du Patrimoine (INP) afin de devenir conservatrice du patrimoine.

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Anne et le rapport à la foi chrétienne

En fait je ne suis pas baptisée, parce que ma mère a décidé de nous laisser le choix à ma sœur et moi. J’ai beaucoup réfléchi, certaines fois j’étais plus proche de la religion catholique, d’autres je me disais que le judaïsme était quand même la première religion, j’ai même essayé d’apprendre l’hébreu seule étant ado. Je me posais vraiment des questions, c’était une vraie recherche. J’ai aussi eu une phase assez vide au niveau spirituelle, assez triste. Et du jour au lendemain, à la messe de Noël l’année dernière, j’ai eu la révélation. J’ai été réveillée, tout est apparu clairement, et je me suis dit : « Il faut absolument que je me fasse baptiser, ça y est je sais ce que je veux dans ma vie » !

Venir ici, à Jérusalem, c’était absolument magique, non seulement pour mon expérience professionnelle  dans mes études, dans l’optique d’un futur travail, c’est très enrichissant, mais aussi d’un point de vue personnel. C’était extraordinaire pour moi d’avoir cette opportunité. C’est pour cela que j’ai sauté sur l’occasion quand j’ai vu l’annonce. J’avais déjà eu en fait une vraie réflexion sur ma vie avec ou sans religion avant Noël, en Novembre, et c’est là que j’ai vu la proposition de stage au Terra Sancta Museum, j’ai postulé et j’ai été retenue. Quand j’ai eu cet éveil à la messe de Noël, je me suis dit « mais tout s’explique ». Un prêtre à dit qu’on n’allait pas à Jérusalem par hasard, et quand je suis arrivée je me suis dit que je n’étais vraiment pas là par hasard.

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Merci à Joséphine, en stage d’observation, qui offre à Terre Sainte Magazine son second article. 

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