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La résurrection de la cathédrale melkite d’Alep

Christophe Lafontaine
26 avril 2019
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Cérémonie de la reconsécration de Notre-Dame-de-la-Dormition, la cathédrale grecque-catholique d'Alep (© abouna.org)

Notre-Dame-de-la-Dormition, la cathédrale grecque-catholique melkite d'Alep dans le nord de la Syrie, après avoir été bombardée en 2013, est de nouveau ouverte au culte depuis le 23 avril. Un signe d’encouragement.


C’est une autre cathédrale en Syrie qui sort d’années noires. Notre-Dame-de-la-Dormition, la cathédrale grecque-catholique melkite du diocèse d’Alep (deuxième ville de Syrie) gravement endommagée pendant la guerre civile en Syrie, a été reconsacrée le 23 avril 2019 après des travaux de restauration, le jour de la fête de Saint George, dans le vieux quartier chrétien de Jdeydeh, qui est devenu pendant le conflit, la ligne de front de combats intenses.

En cette période pascale, les cloches ont donc à nouveau sonné. Le patriarche des grecs-catholiques, Joseph Absi, veut y voir « un symbole de la résurrection de la Syrie. » Présidant la célébration, il était notamment entouré du nonce apostolique en Syrie, le cardinal Mario Zenari et de l’archevêque Jean-Clément Jeanbart, archevêque de l’archéparchie d’Alep qui a souligné qu’il s’agissait de « la première cathédrale que nous ayons (ndlr : les melkites) construite à l’époque ottomane. C’est donc un patrimoine qui ravive notre amour pour la patrie. »

Fin 2013, l’édifice avait été touché lors de la bataille d’Alep, la toiture, le dôme, l’entrée et la sacristie avaient été détruits. Le lieu n’était donc plus utilisable pour le culte. Mgr Jean-Clément Jeanbart, dans une lettre publiée il y a un an à la veille de Pâques 2018 s’émouvait encore, l’an dernier, du désastre : « Ma résidence, mon archevêché et la cathédrale ont été la cible de bombardements répétés des rebelles. Ils y ont déversé plus de 70 obus de toutes espèces et causé de grands dégâts. Un de mes prêtres a été gravement atteint et nos bâtiments rendus littéralement inutilisables… »

La cathédrale a été construite dans la première moitié du XIXème siècle après la reconnaissance officielle des autorités ottomanes en 1830 de l’Eglise grecque-catholique melkite. Depuis, elle était restée pour la communauté l’un des lieux de culte les plus importants – à la fois historiquement et numériquement.  Avant la guerre, on estimait à 18 000 le nombre de grecs-catholiques à Alep. Selon le Patriarcat, cité par l’AED-Canada ils n’étaient plus que 12 000 en 2015.

Après des années de guerre civile, la communauté chrétienne d’Alep mène depuis le début de 2018 de nombreux travaux de reconstruction dans un climat d’espoir. Ainsi, la cathédrale des syriaques catholiques a été officiellement réouverte aux fidèles le 9 septembre 2018 ainsi que la cathédrale des Arméniens le 30 mars dernier.

Reconstruire les églises pour montrer l’exemple

Le 1er novembre 2018, Mgr Jeanbart expliquait à Vatican News qu’il pensait « très important de restaurer et de reconstruire les églises et les structures ecclésiales pour donner confiance et espoir aux fidèles. »  Et avait ajouté : « nous le faisons avec tant d’enthousiasme que les gens sont heureux de nous voir nous remettre sur pied, d’aller de l’avant dans la vie de l’Eglise, du diocèse, mais aussi de témoigner à ceux qui nous entourent. »

L’archevêque n’a pas caché que « malgré les progrès accomplis, il reste encore beaucoup à faire pour revenir à l’harmonie de la mosaïque interethnique syrienne ». Soulignant qu’«aujourd’hui, les efforts de l’Eglise locale visent à mettre fin à l’exode [des chrétiens]. » Et invitent les chrétiens à rentrer chez eux à Alep.

En avril 2015, l’Archevêque Jean-Clément Jeanbart avait lancé à cette fin le programme « Bâtir pour rester ». Un projet d’aide au développement, à la restructuration des petits commerces et ateliers détériorés, à la restauration des maisons endommagées et rendues inhabitables. En août dernier, le métropolite déclarait à l’agence Zenit que dans ce cadre « plus de 1000 maisons et lieux de travail ont été reconstruits et 260 prêts sans intérêts ont été accordés à des entrepreneurs qui veulent reprendre leur commerce. Jusqu’à maintenant, 55 personnes ont été en mesure de rentrer à Alep et 30 sont dans l’attente. Soixante-six appartements en voie d’achèvement sont destinés à des jeunes époux qui ont l’intention de revenir dans la ville. Ce programme fait suite à un autre, analogue, de 2017 au titre significatif de « Alep t’attend » ».

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