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Des ouvriers libanais autorisés à travailler en Israël

Christophe Lafontaine
28 octobre 2021
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Des ouvriers libanais autorisés à travailler en Israël
Patrouille à la frontière entre le Liban et Israël sur la ligne bleue de l'Onu © Doron Horowitz/Flash90

Depuis le 10 octobre, en solidarité avec le pays du Cèdre en crise, Israël a permis à des ouvriers libanais de pénétrer son territoire pour la récolte des olives. Alors que les deux pays sont techniquement en guerre.


Rare et temporaire. Depuis 18 jours, a rapporté l’AFP, des travailleurs agricoles libanais peuvent cueillir des olives du côté israélien. Et ce, « dans une certaine mesure ».  C’est ce qu’a relayé Tsahal dans un communiqué, rapporté par l’agence de presse française. « A la lumière de la situation économique du Liban et en signe de bonne volonté envers le peuple libanais, l’armée a ouvert la frontière aux travailleurs agricoles d’Al Jabal, Itaron et Balida ». Trois localités du Sud-Liban qui se trouvent en face des villages de Ramot Naftali et Kfar Blum à quelques kilomètres au sud de la Qiryat Shemona ville de Haute Galilée, dans l’extrême nord d’Israël.

Un porte-parole de l’armée a en outre indiqué à l’AFP que plusieurs groupes avaient été autorisés à passer depuis le 10 octobre.

Ils ont franchi la Ligne bleue …

Les oléiculteurs libanais accompagnés de soldats de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) ont ainsi pu traverser la fameuse Ligne bleue, frontière délimitée par l’Onu après le retrait des troupes israéliennes du Sud-Liban le 25 mai 2000. La Finul qui a prévenu la partie libanaise de la récente décision israélienne, a été déployée dans le sud du Liban pour faire tampon entre les deux pays qui restent techniquement et officiellement en guerre. La zone frontalière est régulièrement source de tension. Israël et le Liban, qui ne reconnaît pas officiellement l’état hébreu, se disputent également la délimitation de leurs eaux territoriales.

Début août, les tensions entre les deux pays ont connu des affrontements, durant lesquels l’armée israélienne et le Hezbollah, mouvement armé parrainé par l’Iran, ont échangé des tirs de roquette. En 2006, la dernière grande confrontation entre Israël et le Hezbollah chiite, « la guerre de 33 jours » avait fait plus de 1 200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, en majorité des militaires.

… alors que leur pays sombre dans le noir

Depuis octobre 2019, le pays qu’on appelait « la petite Suisse du Moyen-Orient » est en proie à une très grave crise économique, sociale et financière. Les Libanais sont soumis à des restrictions bancaires limitant l’accès à leurs dépôts en devises. La détérioration de la livre libanaise face au dollar fait qu’elle ne vaut presque plus rien et qu’elle provoque une explosion pharamineuse des prix. Le taux d’inflation a, de fait, atteint 169% sur une année glissante au Liban, selon le média citoyen Libna News. D’après la messe source, 82% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 6 dollars par jour sur fond de graves pénuries de médicaments, de carburant et d’électricité.