Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

La petite Thérèse accomplit enfin son pèlerinage

Marie-Armelle Beaulieu
1 mars 2011
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Quand on y réfléchit c’est assez logique : dans tous les pays du monde on trouve un vide juridique s’agissant du transport « aller et retour » d’ossements. Que l’on déplace des ossements pour leur donner une dernière demeure, ça c’est possible et prévu, mais que des ossements entrent dans un pays puis en sortent c’est tout à fait inédit. C’est sans doute ce caractère inédit qui fit que les Autorités israéliennes annoncèrent un « scoop » on allait enterrer en grande pompe les ossements de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus au Patriarcat latin ! On eut beau essayer de faire rectifier : rien n’y fit. Mais que pouvaient-ils comprendre ? Comment envisager que des ossements viennent en pèlerinage ?

On peut dire qu’elle a de la suite dans les idées cette petite normande. Elle désirait venir en Terre Sainte, elle y avait renoncé dans son ardent désir d’entrer très vite au carmel. La voilà devenue patronne des Missions et à ce titre, elle parcourt le monde entier. En 2010 elle est allée en : Italie, Ukraine, Afrique du Sud cette année, à peine revenue de Dakar, la voici en Terre Sainte, elle retournera un peu en France mais dans le Sud, avant de passer les JMJ (elle a 24 ans Thérèse) en Espagne et s’envolera pour le Pérou ! Et si vous regardiez la liste de ses voyages depuis 1993, elle a de quoi faire pâlir de jalousie bien des globe-trotters.

La voici donc en Terre Sainte pour deux mois et demi et si le jour de son arrivée en fanfare (littéralement) aux portes de Jérusalem – exactement la Porte de Jaffa – on enterra quelque chose ce fut la tristesse. À la plus grande surprise des touristes et de tous les juifs qui vont et viennent nombreux par cette porte au Mur occidental, les chrétiens palestiniens ont ce jour-là monopolisé l’espace dans l’attente joyeuse où ils étaient d’être visités par le Docteur de l’Église, la simple carmélite française, la petite Thérèse. La police avait été prévenue et avait fermé l’accès de la ville aux véhicules, mais qui s’attendait à ce qu’une foule compacte de chrétiens locaux palestiniens et étrangers en résidence soit si nombreuse, si impatiente, si heureuse !

Officiellement ce sont les Églises catholiques qui accueillaient Thérèse mais on comptait dans l’assistance des orthodoxes et depuis que la carmélite de Lisieux parcourt le pays, ils sont nombreux à se joindre aux offices de vénération. C’est beau. Ce qui est beau aussi c’est d’entendre la prière des Palestiniens : « Elle a dit ‘Je passerai mon Ciel à faire du Bien sur la Terre’ nous n’en attendons pas moins d’elle pour notre Terre. » Ça sonne un peu comme un ultimatum mais c’est dit avec tellement d’amour qu’il n’y a plus qu’une chose à faire avec eux : prier et espérer qu’elle nous exauce.     M.-A. B

prés�2 e�� h� ens et des caucasiens en général. Egérie nous laisse une description vivante des offices religieux et d’une population bigarrée. Les colonnes du Saint Sépulcre portent la marque des signes tracés par des pèlerins venus ici au risque d’y perdre leur vie. « Advenimus » peut-on lire en latin dans une pierre de l’église arménienne : « Il fallait vraiment vouloir parvenir, ils le firent ».

 

Le chrétien monte aussi au Tombeau du Christ. Il est situé à 791 m, une vraie colline ! On voit bien que l’on monte vers la Porte de Jaffa, sans vraiment s’en rendre compte. À l’origine, un jardin pour crucifiés, situé hors les murs de Jérusalem à l’époque du Christ. Il est vrai – tout comme au mont du Temple – l’histoire du Salut est compactée jusqu’au Tombeau qui est vide. Il y a le Golgotha où Jésus est monté sur la Croix. Il y a le lieu de son ensevelissement d’où il fut happé par la résurrection. Tout groupe spirituel humain a trouvé une raison pour venir visiter, se prosterner, se relever devant le Dieu qui nous fait » (Ps. 95,6). Ce psaume annonce le mouvement du relèvement d’entre les morts qui constitue le défi majeur et fondamental de la foi judéo-chrétienne.

L’Orient insiste sur la Résurrection. À Jérusalem, on chante toute l’année le tropaire byzantin de la Résurrection. L’Occident semble plus marqué par la mort du Christ jusqu’à son retour. L’Orthodoxie chante constamment « le Christ est ressuscité des morts, par sa mort, il a vaincu la mort et à ceux qui gisent dans les tombeaux il (a) donné la vie ! ».

On sait trop peu que les termes de ce chant sont ceux de deux bénédictions, toujours récitées trois fois par jour dans le judaïsme : « Béni sois-Tu Seigneur Notre Dieu, Roi de l’Univers / Qui ressuscite les morts complétée par « Qui, avec confiance, relève ceux qui gisent dans la poussière (de Hébron, les tombeaux des patriarches).

Tous les dimanches, le chrétien slave aime à saluer ses proches de ce chant de la Résurrection.

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