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Selon un rapport, la proportion de Chrétiens libanais est en augmentation

Terrasanta.net
10 mars 2013
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Selon un rapport, la proportion de Chrétiens libanais est en augmentation
Les Catholiques libanais à la messe célébrée par Benoît XVI à Beyrouth le 16 septembre 2012.

Un rapport émis par un think tank libanais estime que, contrairement à la perception publique générale, la proportion de Chrétiens au Liban est en augmentation et pourrait être caractérisée par une hausse de plus d’un tiers d’ici à 2030. L’étude, menée par le Centre d’Information Libanais (CIL), un think tank basé aux Etats-Unis, a été publiée le 21 février.


(Milan/e.p.) – Un rapport émis par un think tank libanais estime que, contrairement à la perception publique générale, la proportion de Chrétiens au Liban est en augmentation et pourrait être caractérisé par une hausse de plus d’un tiers d’ici à 2030.

L’étude, menée par le Centre d’Information Libanais (CIL), un think tank basé aux Etats-Unis, et vérifiée par Statistics Lebanon, un des plus importants cabinets de sondage et de recherche, a été publiée le 21 février.

Selon cette étude, d’ici à 2030, la population de Chrétiens libanais atteindra 37 % et plus de 39 % d’ici à 2045. Selon MercatorNet, un site internet promouvant la dignité humaine, le rapport indique également que, si l’on tient compte des centaines de milliers de Libanais résidant à l’étranger qui possèdent le droit de vote, 40 % des Libanais présents sur les listes des votants seront chrétiens d’ici à 2040 et 41 % d’ici à 2045.

L’étude montre que la population chrétienne au Liban est restée stable en 2011 avec 1 024 038 de Chrétiens (34,35 %) contre 1 951 669 de Musulmans (65,47 %), selon les chiffres de recensement des électeurs. Elle indique également que la croissance de la population chrétienne du Liban devrait augmenter du fait d’une baisse de la vague migratoire, d’un nombre égal de migrants chrétiens et musulmans et du faible taux de natalité affectant les Musulmans. Les chiffres excluent les immigrés.

Le rapport souligne que le taux de fécondité des Musulmans du pays était de 5,44 enfants par femme en 1971 tandis que celui des Chrétiens était de 3,56. Mais depuis 2004, le Centre d’Information Libanais estime que le taux de fécondité des Musulmans a chuté à 1,82 contre 1,53 pour les Chrétiens. Le think tank attribue ce déclin important à l’instabilité, à l’éducation et à la sécularisation.

La guerre civile qu’a subie le pays entre 1975 et 1990 a eu pour conséquence une baisse de la fécondité, et les filles, ayant de plus en plus d’opportunités, se marient plus tard et ont moins d’enfants. La sécularisation grandissante au sein de la société libanaise a porté les Chrétiens et les Musulmans à moins tenir compte des exhortations des chefs religieux à avoir de grandes familles.

MercatorNet indique également qu’à cette période, de nombreux hommes ont émigré et de ce fait, un nombre disproportionné de femmes célibataires a été enregistré au sein de la société libanaise. Le site indique cependant que la stabilité politique devrait s’intensifier dans les années à venir du fait d’une émigration moins importante.

Les résultats du rapport contrastent avec le sentiment des deux-tiers de Chrétiens libanais qui, lors d’un sondage effectué en janvier, ont déclaré ressentir que l’existence de leurs communautés est depuis longtemps menacée dans leur pays. Ils pensent qu’un trop grand nombre de Chrétiens émigrent et que leur part de la population diminue tandis que les dirigeants politiques sont absorbés par des conflits internes entre factions.

Le Liban n’a pas bénéficié d’un recensement officiel depuis 1932 du fait de l’accord concernant le partage du pouvoir entre les différentes communautés religieuses. La crainte a été que le fait d’examiner la réelle démographie de chaque communauté puisse mener à un réexamen de cet accord.