Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

La gare retrouvée

Giampiero Sandionigi
8 novembre 2013
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Dans la Cité Sainte, l’ancienne gare ferroviaire de la Ville Sainte qui reliait Jaffa à Jérusalem est revenue à la vie ! La gare, au terminus de la ligne Jaffs-Jérusalem, et ses trois zones adjacentes (3000 mètres carrés au total) sont à nouveau le point de rencontre des allers et venus de la population.


Au mois de mai de cette année, l’ancienne gare ferroviaire de la Ville Sainte qui reliait Jaffa à Jérusalem est revenue à la vie !

Le bâtiment est situé au sud du centre historique, entre la colonie allemande et la rue d’Hébron (Derech Hébron), l’artère qui mène à Bethléem. Construit en calcaire, selon les canons européens et germaniques, que l’on retrouve aussi dans la colonie allemande voisine, le bâtiment avait été abandonné en 1998.

Après une restauration souhaitée par la municipalité de Jérusalem et par l’Autorité pour le développement de Jérusalem, en collaboration avec les Chemins de fer israéliens, la gare et de ses trois zones adjacentes (3000 mètres carrés au total) sont à nouveau le point de rencontre des allers et venus de la population.

Les voies ont presque toutes disparu et les trains ne circulent plus. On arrive ici pour faire du shopping, goûter quelques spécialités gastronomiques, visiter des expositions, écouter de la musique ou faire du sport. Le défi est de faire que ce bâtiment hybride, entre le centre commercial et le pôle culturel – appelé la Première gare, et qui possède un site internet permettant de diffuser ses activités – devienne une attraction pour les familles avec enfants, bien qu’il ne soit pas tout à fait en centre ville.

La ligne ferroviaire Jaffa-Jérusalem fut réalisée par des investisseurs français pendant la période ottomane, et fut inaugurée le 26 septembre 1892. (voir Terre sainte Magazine Mars Avril 2012, Quand la Palestine prenait le train) À l’époque, le train représentait aussi une alternative plus commode pour les pèlerins débarquant au port et souhaitant rejoindre la Ville Sainte, que les longues heures de trajet inconfortable à dos de chameau ou dans des charrettes tirées par des ânes.

Mais la ligne a du faire face à de nombreuses difficultés : durant la Première Guerre Mondiale, elle fut confisquée par l’Empire turque car propriété de l’ennemi (français) et l’utilisèrent pour l’approvisionnement des troupes allemandes et ottomanes stationnées à Jérusalem, jusqu’à ce qu’elle tombe entre les mains des anglais dirigés par le Général Edmund Allenby. Sous le mandat britannique (1920-1948), elle fut renforcée, mais pendant la Révolte Arabe (1938-39), elle fut souvent cible d’attaques. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, elle fut utilisée à des fins militaires.

À la fin des années soixante, la ligne commença à perdre des passagers, principalement à cause de la nouvelle autoroute construite entre Tel Aviv et Jérusalem. Ainsi, la ligne fut de plus en plus négligée, même du point de vue de l’entretien régulier. En 1998, le chemin de fer israélien décida de suspendre le service, et de le reprendre en 2005 le long de l’ancienne route. Les trains couvrent le parcours en une heure et demi, pour atteindre la nouvelle gare de Malkha à Jérusalem, ouverte en avril 2005.

Pendant ce temps, et après mille et mille polémiques, des travaux sont en cours pour une nouvelle ligne à grande vitesse. Elle devrait être achevée en 2017, et servira à relier Tel Aviv et Jérusalem en une demi-heure.