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Une enseignante palestinienne finaliste d’un prix international

Terresainte.net
17 février 2016
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Une enseignante palestinienne finaliste d’un prix international
Présentation de Hanan Al Hroub sur le site du Global Teacher Prize 2016

Hanaan Al-Hroub a appris ce matin, lors d’une cérémonie organisée à Ramallah, qu’elle comptait au nombre des 10 finalistes du prix international Global Teacher Prize visant à récompenser le « meilleur enseignant au monde ». Le credo d’Hanaan en matière d’éducation ? La non-violence. Un prix doté au passage d’un million de dollars.


(Jérusalem/N.H.) – C’est à l’issue de son propre court témoignage que la voix métallique de Stephen Hawking a annoncé, mercredi 17 février, au nom de la Fondation Varkey, le nom des des 10 finalistes au prix du meilleur professeur dans le monde. Enoncé en premier par le célèbre mathématicien, le nom de la Palestinienne Hanaan Al-Hroub.

Ce matin même le ministre palestinien de l’éducation, Sabri Sadim, annonçait la bonne nouvelle à l’enseignante. Mme Hroub est à l’initiative d’un projet pédagogique portant le nom « Non à la violence dans l’éducation » dans lequel elle fait usage de techniques ludiques pour l’enseignement.

Originaire du camp de réfugiés de Dheisheh près de la ville de Bethléem, Hanaan Al-Hroub a fait ses études secondaires à Bethléem au « Girls College School ». La première Intifada l’a empêchée de suivre un parcours classique la poussant, des années plus tard, à obtenir un diplôme dans le domaine de l’éducation à « l’Université ouverte d’Al-Quds » .

 « L’homme derrière l’idée du « Global Teacher Prize » est M. Varkey Sunny, un entrepreneur indien particulièrement soucieux de l’éducation, explique Mme Hroub. Ce prix, aidera à améliorer le respect et de la reconnaissance aux enseignants dans toutes les parties du monde. C’est la deuxième année qu’a lieu cette compétition. »

La Fondation Varkey est une organisation à but non lucratif dont le but est de faire connaitre les histoires héroïques des milliers d’enseignants. Des histoires qui ont changé la vie de nombreux enfants et de jeunes, relevant par conséquent le respect pour la profession d’enseignant souvent dépréciée.

Selon une étude publiée par la Fondation Varkey GEMS sur le statut des professeurs dans le monde, les résultats sont très nuancés. Par exemple les parents en Chine, en Corée du Sud, en Turquie ou en Egypte sont les plus susceptibles d’encourager leurs enfants à devenir enseignants. Ce qui est moins le cas en Israël, au Portugal, au Brésil et au Japon.

Cette année, le ministère palestinien de l’Education a fait appel à candidature d’un ou d’une enseignant(e) suivant les critères et spécificités de la compétition. Mme Hroub a été nommée par la Direction de l’éducation du gouvernorat de Ramallah et Al Bireh en septembre. Onze enseignants ont été présentés, dix femmes et un homme.

Plus de 8000 enseignants provenant de 148 pays ont participé à la compétition doté d’un prix d’un million de dollars. La Palestine a gagné trois sièges dans la sélection des 50 meilleurs enseignants dans le monde de 29 pays différents. Il s’agit de trois des quatre sièges réservés à la section « monde arabe ».

 « Nos enfants sont sujets à la violence de manière directe ou indirecte à cause l’occupation israélienne. Ces scènes de violence les affectent et les influencent négativement. Ils sont habités par un sentiment d’insécurité, affirme Mme Hroub. Ils méritent de vivre leur enfance comme les autres enfants du monde. Par le mélange de l’apprentissage et du jeu, l’égocentrisme disparait et laisse place au dialogue. On apprend ainsi à encourager une certaine démocratie dans la classe, on crée l’esprit d’équipe et l’acceptation d’autrui. Les personnalités de mes étudiantes ont changé, de même que leur niveau académique, résume-t-elle. J’espère par mon travail pouvoir former des dirigeants pour le futur de la Palestine. »

Pour cette enseignante, il y a là un double combat, le premier est pour l’étudiant, le second pour les enseignants. « La récompense n’est pas seulement de recevoir un million de dollars, ajoute-t-elle, le fait d’être parmi les 50 puis les 10 meilleurs est déjà extraordinaire, de recevoir le grand prix est encore mieux, le tout c’est d’élever la réputation et le respect de l’enseignant palestinien. »

Vidéo dans laquelle Hanaan Al-Hroub présente son travail et ses motivations cliquez ici