Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Jérusalem citée dans un papyrus vieux de 2500 ans

Federica Sasso
1 novembre 2016
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable
Jérusalem citée dans un papyrus vieux de 2500 ans
Fragment d'un ancien papyrus qui mentionne "Yerushalma". (photo Miriam Alster/Flash90)

Un document comptable très ancien, rendu public par les archéologues israéliens, mentionne Yerushalma. Ainsi s'appelait Jérusalem au VIIe siècle a.J.-C., à l'époque du premier Temple juif.


Yerushalma. S’appelait ainsi la Jérusalem au VIIe siècle avant J.-C. à l’époque du Premier Temple juif. La confirmation nous arrive d’un reçu d’expédition, écrit en ancien hébreu sur un fragment de papyrus daté pour avoir  2500 à 2800 ans. Selon les archéologues le texte signifie: «De la part de la servante du roi, Na’arat, jarres de vin envoyées à Jérusalem». Cette note indique le payement des impôts et le transfert de biens vers le dépôt royal de Jérusalem qui était à l’époque la capitale du royaume de Juda.

Mercredi 26 octobre, l’Autorité israélienne des antiquités a présenté au public le fragment de papyrus au cours d’une conférence consacrée aux nouveautés dans le domaine archéologique dans la zone de Jérusalem. Les autorités ont expliqué d’avoir récupéré le papyrus il y a quelques années, durant une « complexe opération », après qu’une bande de voleurs, qui faisait de la contrebande de fossiles antiques, avait trouvé le fragment dans une grotte du désert de Juda.

L’épigraphiste, Shmuel Ahitu, définit le papyrus comme « une petite note attachée à des jarres de vin ». Mais il souligne l’importance scientifique du document, car « ce papyrus est la plus ancienne source non biblique dans laquelle Jérusalem est mentionnée en hébreu ». Selon Yoli Schwartz, porte-parole de l’Autorité israélienne des antiquités, le délai de la présentation n’a rien à voir avec la polémique entre Israël et l’Unesco concernant la résolution approuvée les jours derniers. Dans le texte, on critique les actions d’Israël concernant le complexe islamique de Haram al-Sharif, qui pour les juifs correspond au Mont du Temple, et selon Israël l’emploi de termes exclusivement arabes pour décrire le complexe efface de façon délibérée la connexion historique entre les juifs et le lieu où se dressait le deuxième Temple, détruit en 70 après J.-C. La ministre de la Culture, Miri Regev, a défini le papyrus comme une « preuve tangible du fait que Jérusalem était et restera la capitale éternelle du peuple juif », mais Yoli Schwartz a déclaré à la presse que la découverte du papyrus avait été insérée depuis longtemps au programme de la conférence de mercredi et que cela n’a rien à voir avec les polémiques de l’actualité.

Ce qui est certain, si l’on s’en tient aux analyses au Carbone 14, c’est que le papyrus retrouvé dans le désert remonte à la fin de la période du premier Temple, et selon Eitan Klein, vice-directeur de l’unité contre les vols d’antiquités auprès de L’Autorité israélienne pour les antiquités, « le document représente une preuve extrêmement rare de l’existence d’une administration organisée du royaume de Juda ». Klein affirme également que ces quelques lignes en ancien hébreu soulignent « la centralité de Jérusalem comme capitale économique du royaume durant la deuxième moitié du Viie siècle avant J.-C. ».

Mais ce qui attire l’intérêt des chercheurs est aussi l’auteur de la note. Pnina Shor, la curatrice et directrice du projet Rouleaux de la Mer Morte auprès de l’Autorité pour les antiquités, est rayonnante lorsqu’elle affirme : « C’est la première fois que nous rencontrons le nom de Jérusalem sur un papyrus, et probablement il a été écrit par une femme ! Une femme qui recouvrait un rôle en tant que fonctionnaire public ».