La Jordanie mise sur la foi et la culture pour relancer son tourisme

En Jordanie, les paysages bibliques et les trésors archéologiques continuent d’exercer une fascination singulière. En 2024, malgré les tensions régionales et une légère baisse des arrivées, le pays a confirmé sa résilience. Et les premiers mois de 2025 dessinent déjà un nouvel élan, porté autant par le désir d’aventure que par la quête spirituelle des pèlerins chrétiens.
Après une année 2023 marquée par une reprise vigoureuse post-pandémie, 2024 a vu le tourisme jordanien légèrement fléchir. Les recettes se sont contractées, notamment à cause d’une baisse des visiteurs européens et américains, inquiets des soubresauts géopolitiques du Proche-Orient. Pourtant, le royaume a tenu bon : plus de six millions de visiteurs ont franchi ses frontières, attirés par Pétra, le désert du Wadi Rum, les eaux salées de la mer Morte ou encore les ruelles de Madaba.
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Les autorités n’ont pas relâché leurs efforts. Campagnes de communication en Europe, amélioration des infrastructures et diversification de l’offre – aventure, écotourisme, circuits culturels – ont préparé le terrain pour un rebond. Dès le premier trimestre 2025, la tendance s’est inversée : les arrivées internationales ont progressé de près de 13 %, et les revenus ont retrouvé le chemin de la croissance. L’image d’un pays sûr, hospitalier et riche d’histoire commence à s’imposer de nouveau auprès des voyageurs.
Le pari du pèlerinage chrétien
Au cœur de cette stratégie, la Jordanie mise sur son patrimoine spirituel. Le site du Baptême du Christ, sur la rive orientale du Jourdain, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, reste le phare du pèlerinage chrétien. Il a récemment été distingué comme « meilleur site UNESCO de 2025 », une reconnaissance qui confirme son rôle central dans l’attractivité religieuse du pays. Chaque année, des milliers de pèlerins y viennent revivre les Évangiles, dans un climat de ferveur et de simplicité.
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Mais le royaume ne s’arrête pas là. L’église Saint-Georges de Madaba et sa célèbre carte byzantine de la Terre Sainte, le mont Nébo associé à Moïse, ou encore la tradition du tombeau d’Aaron près de Pétra composent une mosaïque de lieux bibliques qui enrichissent l’expérience spirituelle. Les autorités locales, en lien avec le Vatican et les Églises, investissent pour faciliter l’accès, améliorer l’accueil et inscrire ces sites dans des itinéraires plus larges, mêlant patrimoine religieux et découvertes culturelles.
La Jordanie entend ainsi conjuguer foi et tourisme, en renforçant son image de terre de paix et de dialogue. Dans une région souvent perçue comme instable, le royaume hachémite joue la carte de la stabilité et de la diversité, espérant séduire à la fois les pèlerins et les voyageurs en quête d’authenticité. Les mois à venir diront si ce pari portera pleinement ses fruits.