Qui sont les chrétiens en Israël ? Combien sont-ils et où vivent-ils ? Chaque année à Noël, les statistiques font le point. Et ces jours-ci, de nombreux juifs se mêlent à eux pour goûter un peu cet air de fête.
(g.s.) – Dans un article publié le jour de Noël par le quotidien Jerusalem Post, la journaliste Tovah Lazaroff rassemble et retravaille une série de données sur la population chrétienne, extraites du ministère des Affaires étrangères et du Bureau central des statistiques d’Israël.
En cette période de l’année, c’est presque devenu une coutume pour les médias israéliens d’offrir aux lecteurs quelques informations sur les chrétiens résidant de façon permanente en Israël. Les chiffres fournis par les institutions publiques n’incluent pas les dizaines de milliers de migrants économiques (asiatiques, européens et africains) qui trouvent des emplois temporaires – voire de longue durée – dans le service à la personne, la construction, l’agriculture, et dans le secteur de la restauration et du tourisme.
En 2018, les chrétiens recensés en Israël représentent un peu plus de 2% de la population, soit 175 000 personnes. 77% d’entre eux sont arabes, mais le total tient compte désormais des quelque 600 falasha mura autorisés à immigrer de façon permanente depuis l’Éthiopie.
En moyenne, la jeunesse chrétienne ne se marie pas très tôt : les hommes à 29 ans, et les femmes à 25 ans et demi.
Les femmes chrétiennes étudient plus que leurs pairs : 75% de chrétiennes ont un diplôme d’études secondaires, alors que la moyenne nationale est de 62,7%.
Si l’on considère la répartition géographique, Jérusalem n’est pas en tête : 71% des chrétiens (notamment catholiques orthodoxes ou melkites) vivent dans le nord d’Israël. La communauté chrétienne arabe se trouve essentiellement à Nazareth (22 100 personnes), puis à Haïfa (15 000) et enfin, à Jérusalem (12 800).
A propos de Nazareth et de ses chrétiens, le quotidien Haaretz fait la chronique du réveillon de Noël depuis la ville de Galilée où le Seigneur Jésus a passé son enfance et son adolescence en famille, jusqu’à l’âge adulte. Judy Maltz explique que des milliers de juifs ont envahi Nazareth (les Palestiniens n’ont pas accès à Bethléem) le 23 décembre, jour du shabbat en Israël, pour profiter de l’ambiance de Noël. On parle cette année d’un taux de participation record.
Pour la plupart des gens, la saveur de Noël n’est pas beaucoup plus éloquente que ce qui se ressent dans de nombreuses villes d’Occident : le message religieux passe au second plan, cédant la place au père Noël et aux marchés auréolés de guirlandes et de lumières, dans lesquels résonnent des airs de musique universellement connus.
Pour beaucoup, ce fut une occasion de fête supplémentaire. D’autres ont profité d’une visite guidée – comme il s’en organise maintenant à Haïfa et dans la vieille ville de Jérusalem – pour en apprendre davantage sur le christianisme. Un thème presque inconnu, qui n’est pas abordé à l’école.
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