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Les électeurs égyptiens approuvent la nouvelle Constitution

Terrasanta.net
20 janvier 2014
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Depuis le 16 janvier, le peuple égyptien possède une nouvelle constitution. La Charte fondamentale a remporté plus de 97 % des voix. Pourtant, seules 38,4 % des personnes habilitées à voter se sont rendues aux urnes. Pour les Égyptiens, il s’agit de la troisième Constitution adoptée en à peine plus d'un an.


(Milan / c.g.) – Depuis le 16 janvier, le peuple égyptien possède une nouvelle constitution : 38,4 % des citoyens ayant le droit de vote ont en effet participé au référendum qui s’est tenu les 14 et 15 janvier dernier. Le but de ce référendum était de confirmer ou de rejeter le projet de Constitution écrite par l’Assemblée Constituante entre juillet et novembre, après la déposition, il y a quelques mois, de l’ancien président Mohammed Morsi. Le résultat du scrutin est sans équivoque : les «oui» l’ont remporté, avec 97 % du total des votes.

Il s’agit de la troisième Constitution que les Égyptiens adoptent en à peine plus d’un an : après avoir adopté la Constitution d’Hosni Moubarak (abrogé en décembre 2012), puis celle approuvée par l’Assemblée constituante précédente, dominée par les Frères musulmans (en vigueur de décembre 2012 à juillet 2013), la nouvelle Constitution est en place depuis e 16 janvier dernier.

Le nouveau texte trouve ses plus grands partisans parmi les laïcs et les modérés, c’est à dire toutes les forces sociales, ainsi que l’Église copte, qui virent avec inquiétude la présidence des Frères musulmans (au pouvoir en Égypte du 30 Juin 2012 au 3 Juillet 2013), incapables de gouverner en donnant place et représentation aux forces d’opposition et aux minorités. Pour cette raison, la nouvelle constitution est caractérisée par les garanties et les droits accordés aux minorités religieuses, notamment les chrétiens.

Même si moins de 40% des électeurs autorisés à voter se sont déplacés, les partisans de la nouvelle Constitution ont de quoi être satisfaits : en effet, le texte a été approuvé par un pourcentage plus élevé d’électeurs que pour celui de la « Constitution des Frères musulmans ». Cette fois-ci, ils furent 20,3 millions à se rendre aux urnes, contre 16,2 millions (32,9 %) en 2012. Parmi les électeurs, les partisans de la proposition gouvernementale ont augmenté : les «oui» ont de loin dépassé le 63,8 % de 2012. Si l’on traduit les pourcentages en chiffres, la constitution actuelle a littéralement doublé les voix favorables, avec 19,5 millions de «oui» contre 10,3 millions obtenus par la constitution de 2012.

Autre aspect positif : l’augmentation des électeurs s’est généralisée sur tout l’ensemble du territoire national. La participation a en effet augmenté dans 17 des 27 gouvernorats. Alors qu’en 2012 aucun gouvernorat égyptien ne dépassa les 38 % d‘électeurs, les 50 % ont été cette fois-ci dépassé dans quatre gouvernorats, et les 40 % dans onze gouvernorats. Les électeurs de la capitale sont passés de 33,5 % à 42,3 %.

Un succès qui semble encore plus important si l’on considère le boycott de ce référendum par plusieurs partis alléguant diverses raisons : les Frères musulmans ont invité leurs partisans à ne pas se rendre aux urnes, pour protester contre la déposition de l’ancien président, Mohammed Morsi, et contre la violente répression que le nouveau gouvernement a lancé contre eux. Certains partis libéraux, comme Misr Al-Qawia (L’Égypte Forte), ont également appelé au boycott pour protester contre la violence et les arrestations arbitraires qui se sont succédées en Égypte depuis le 3 juillet dernier, date de la chute de Morsi, mais aussi contre les concessions, considérées comme excessives, que le nouveau texte accorde à l’armée.

Dans ce scénario, il ne fait aucun doute que les citoyens chrétiens, grands partisans du «oui», ont joué un rôle crucial dans le succès de ce référendum. Ce qui s’est passé dans les gouvernorats de Minya et Assiout, territoires connus par la présence de mouvements fondamentalistes islamiques, en est le parfait exemple. Là, le nombre total de personnes habilitées à voter dépasse légèrement les 5 millions. Selon un rapport publié dans le quotidien libanais Ya Libnan, 2 de ces 5 millions d’électeurs sont de confession chrétienne. Considérant que, dans les deux gouvernorats, 1,6 millions d’électeurs (soit 25 % du total) ont participé au référendum, il apparaît évident que sans la participation des électeurs chrétiens, le référendum aurait échoué.

Le référendum n’a pas eu lieu sans conséquences : 160 000 soldats et 200 000 policiers ont été déployés dans tout le pays pour assurer le bon déroulement des suffrages. Le premier jour, le tribunal du Caire a été frappé par une explosion qui heureusement n’a fait aucune victime. Cependant, selon le ministère égyptien de la Santé, à la fin des consultations, on comptait 10 morts et 29 blessés. Ces incidents survinrent au cours d’affrontements entre les forces de sécurité et les partisans de l’ex-président Morsi, au Caire et dans plusieurs autres villes. Les partisans de Morsi ont annoncé qu’ils continueraient malgré tout à manifester jusqu’au 25 janvier, date anniversaire de la révolution égyptienne.

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