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Dans le Kurdistan Irakien, la parole de Dieu redonne espoir

Terrasanta.net
16 septembre 2014
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De nombreux chrétiens irakiens, volés, persécutés ou humiliés, résistent à la tentation de se venger ou de fuir devant l’avancée des islamistes grâce à la prière et à l’écoute de la Parole de Dieu. De la ville de Zakho, au Kurdistan irakien, où se rassemblent de nombreuses familles déplacées, nous parviennent de témoignages émouvants que nous partageons bien volontiers.


(c.g.) – « Les Eglises, les institutions internationales et le gouvernorat kurde font de leur mieux pour répondre à l’urgence et la situation s’améliore – raconte Filippo Di Mario, un membre du Chemin Néocatéchuménal de Rimini et présent en Irak depuis de nombreuses années – ; ici ce sont des villes et des villages entiers qui se sont reversés sur d’autres telles des brebis échappant au loup. »

Nous trouvons des familles éparpillés un peu partout: dans les maisons de parents, dans les salles des églises, écoles, maisons en construction, sous les arbres, dans les jardins, le long des routes, le long des ruisseaux ou dans le désert… En apparence, leur situation ne semble pas particulièrement pauvre et désespérée, ces gens semblent habitués aux migrations et déplacement. Mais si vous creusez un peu plus loin, c’est une terrible angoisse et peur qui émergent. Quelqu’un maudit les musulmans, d’autres tel ou tel pays étranger… Cependant au sein des populations chrétiennes, nous trouvons aussi cette force particulière – tirée de Dieu et du soutien qu’il peut apporter à chaque réfugié – d’imaginer le meilleur. En effet pour certains, le rêve s’apprête à devenir réalité : « dans ces conditions, il est impossible de vivre en Irak. Maintenant, nous pouvons enfin émigrer! « , disent-ils. »

C’est justement ce saignement causé par l’émigration qui, aujourd’hui, représente le grave risque pour l’église Irakienne : il y a seulement quelques jours, le patriarche chaldéen, Mgr. Le Raphael Louis Sako, parlant dans la paroisse de Saint-Joseph de Bagdad, a déclaré: « Si nous laissons l’Irak, nous serons coupés à jamais de nos origines et de notre histoire: notre avenir est ici, pas dans les pays de la diaspora. » Mais comment arrêter l’exode? Pour redonner du courage à ces chrétiens persécutés en août, le pape François a envoyé le Cardinal Fernando Filoni, Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, à Bagdad et dans le Kurdistan irakien.

« Un évêque local, après le passage du Cardinal Filoni, a urgemment appelé – dit Filippo – à l’organisation de rencontres afin que soit proclamé la profession de foi en Christ, le kérygme. Il est important de redire aux chrétiens que Dieu les aime même dans cette situation terrible ». « Ces gens n’ont pas la moindre idée du pourquoi et des raisons de cette catastrophe » ajoute encore l’évêque. « La communauté est en colère contre Dieu. Des centaines de familles abritées par les tribunaux de l’Église, ne viennent pas à l’église pour prier. On ne parle que de quand vous obtiendrez un visa pour  l’étranger ou de quand il faudra prendre les armes et de se défendre … ».

« Grâce à Dieu – témoigne Mario – parmi les réfugiés il y a des prêtres qui ont été forcés de quitter leurs paroisses. Avec eux, nous avons commencé à travailler sur une première réunion sur la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, celle qu’il a déjà accompli en nous, et nous avons offert le sacrement de la confession et réconciliation, afin que chacun puisse exprimer les péchés qu’il a commis durant cette épreuve. Au début, nous avons provoqué une certaine dérision, mais peu à peu nous avons rendu présente l’idée que le Bon Pasteur est le seul à ramener ses brebis sur le chemin de l’amour. Nous avons fini cette réunion tard dans la nuit, il y avait tellement de fidèles, ils avaient un énorme besoin de se décharger ».
Le témoignage continue encore : « Après cette première expérience, d’autres évêques voisins ont demandé qu’il soit fait une annonce d’espérance, même pour les réfugiés chrétiens hébergés sur leur territoire, ainsi des frères irakiens sont partis à Ankawa (auprès des églises chaldéenne et syriaque). Puis ce fut au tour de Soleimania, Zakho, Berseve. Au travers de ces missions, c’est Dieu qui se rend lui-même dans les camps de déplacés à la recherche de celles et ceux qui souhaitent tirer profit de la situation pour accepter Jésus. De ces missions, nous recevons chaque jour des nouvelles merveilleuses. Le peuple irakien tient à remercier ces hommes et bénit Dieu pour le témoignage puissant qu’ils réussissent à porter en ce moment. Cela pourrait vite se transformer en enfer ou en aliénation ».

« Il y a une nouvelle que j’aimerais voir arriver jusqu’au Cardinal Filoni, et après lui au pape – conclut Filippo : Rolina, Hailina et Angela sont trois jeunes irakiens dans une communauté Néocatéchuménale, trois sœurs. Ils vivent avec leurs parents, frères et sœurs dans un village près de la frontière irakienne avec la Turquie. A la fin du mois de juillet, les rumeurs se répandaient de façon incontrôlable sur les terroristes de l’État islamique et pensant que ces derniers avaient traversé le fleuve Tigre, le père jugea bon que les trois sœurs fuient en traversant la frontière, comme le faisaient déjà nombre de chrétiens. Là-bas, elles auraient obtenu le statut de réfugié et atteint un  pays occidental où elles avaient des chances de se marier et construire un avenir sûr. Elles lui ont répondu : « Si vous désirez aller de l’avant, allez-y : nous, nous restons ici! ». « Mais je le fais pour vous », répondit-il. « Nous restons, » ont-elles réitéré. Le père de s’indigner : « Et voilà ! La communauté du Chemin Néocatéchuménal a ruiné mes filles, fils, et peut-être même sa femme parce qu’elle ne dit rien … mais où dois-je aller sans vous ?« . Ainsi, ils sont tous restés. En l’emportant sur les souhaits de leur père, conditionnés par la pression du moment, une pression qui se diffuse tel un virus incitant à l’émigration la tête basse comme des brebis sans berger ; ces filles ont été en mesure de rester unies à leur communauté et à la mission que Dieu leur a confiée : celle de compter pour leur pays menacé « par la dissolution», comme l’a dit le patriarche Sako. Maintenant, le père de ces trois jeunes gens qui a réussi à remonter une affaire, est heureux d’être resté et nous a invité à déjeuner, tandis que ses filles, accompagnées de leurs frères, préparaient la catéchèse pour réconforter d’autres réfugiés.

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