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Le diocèse de Jérusalem au coeur du Proche Orient

Terrasanta.net
18 décembre 2013
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Mercredi 18 décembre, le patriarche latin de Jérusalem, sa Béatitude Fouad Twal, a délivré lors d’une conférence de presse son traditionnel « Message de Noël ». Mais si l’exercice est bien rôdé, il apparaît en revanche ces dernières années que le diocèse de Jérusalem s’inscrit de plus en plus dans une vision globalisée du Proche Orient et de la situation des chrétiens de la région.


(Jérusalem/m.a.b) – « C’est au cœur des conflits et de la violence qui déchirent le Moyen-Orient, que surgit la douceur du mystère de Noël ». Dès la seconde phrase de son traditionnel Message de Noël (texte ici), le Patriarche a inscrit le diocèse de Jérusalem, qui canoniquement englobe : Israël, la Jordanie, la Palestine et Chypre, dans l’ensemble de la région, évoquant au chapitre de la situation politique la Syrie, l’Irak mais aussi l’Égypte et la Libye.

C’est certainement un des fruits de l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des évêques, qui s’est tenue en octobre 2010, à l’initiative du pape émérite Benoît XVI. Les chefs des Églises catholiques ont de plus en plus le souci les uns des autres, comme aussi le souci de vivre, avec les patriarches et évêques des autres confessions chrétiennes, les réalités d’un christianisme d’expression arabe né au Moyen Orient et luttant pour sa conservation.

Évoquant la visite du pape François en mai prochain, le Patriarche s’est plu à rapporter les paroles que le saint Père a eues le 21 novembre dernier exprimant sa « grande préoccupation » appelant « à ne pas se résigner à un Orient sans chrétiens ».

Les facteurs sont nombreux qui poussent les chrétiens de la région à l’émigration, d’où il apparait de plus en plus nécessaire pour les Églises de vivre une plus grande unité tant au niveau de la foi, que dans la parole politique sur la région. Dans ce cadre, les chrétiens essaient de préserver ou de mettre en place des équilibres de nature à favoriser la justice pour tous et la reconnaissance des légitimités différentes à vivre dans la région. « Pas moins de 70 patriarches et chefs des communautés chrétiennes de la région, ont étudié les retombées interreligieuses des Printemps arabes et ont eu le courage de demander une modification nécessaire des constitutions des pays arabes, pour que les chrétiens se sentent chez eux citoyens comme tous les autres, avec tous les devoirs et les droits inhérents. » (Point 4 du message).

C’est pourquoi dans son message de Noël le patriarche déborde largement le champ spirituel pour insister sur la nécessité de faire la paix et en Syrie, et en Israël et en Palestine, comme il appelle à ne pas prendre de décisions sur Jérusalem qui empêche la négociation toujours en panne sur son statut.

À l’issue de la conférence de presse, répondant à Terrasanta.net, le Patriarche a noté que cet élargissement de la sollicitude du diocèse vers les pays environnant est effectivement un fruit du Synode mais que cela s’inscrit dans la nature même de la spécificité de Jérusalem : « Jérusalem a une dimension mondiale. Jérusalem n’est pas pour nous seuls et nous ne sommes pas seuls pour Jérusalem. Jérusalem est l’Église-Mère et toutes les autres Églises sont sœurs de Jérusalem. Le fait d’avoir un conseil des Patriarches de tout le Moyen-Orient, dont nous sommes membres, le fait d’avoir une conférence épiscopale des évêques latins de tout le Moyen-Orient fait que nous ne pouvons pas respirer sans les deux poumons de l’Église universelle. Jérusalem a en soi une dimension mondiale, œcuménique et inter religieuse. » Mgr Marcuzzo, évêque auxiliaire en Israël a complété cette réponse en se référant à la dernière exhortation apostolique du pape François selon laquelle « Si vous voulez construire la paix, il faut remettre la partie à l’intérieur du tout (voir le paragraphe de référence ici). Notre diocèse doit donc trouver sa réponse dans un cadre beaucoup plus large qui est tout le Moyen Orient, tous les pays arabes et qui est le monde au fond. »

S’agissant de la phrase de son message selon laquelle : « le conflit israélo-palestinien reste capital dans la région et constitue un obstacle majeur à la stabilité du Moyen-Orient. » Le patriarche a précisé à Terrasanta.net : « Étant donné que le conflit a une dimension religieuse et que Jérusalem est la ville sainte pour les chrétiens, les musulmans et les juifs, étant donné que tant de réfugiés palestiniens se trouvent au Liban, en Jordanie, en Syrie etc. La paix de Jérusalem est une clé pour la paix dans tout le Moyen Orient. »

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