Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Promenade entre les monuments millénaires de la Vallée du Cédron

Arianna Poletti
30 mai 2017
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D’un côté le Mont des Oliviers, de l’autre la vieille ville de Jérusalem. La vallée du Cédron a une histoire millénaire dont témoignent ses monuments. Les centaines de pèlerins et touristes qui chaque jour traversent les ruelles de la vieille ville ignorent souvent que, à juste quelques mètres de la basilique de Gethsemani, ils pourraient voir deux monuments que Jésus a vu de ses yeux.
Une promenade un peu particulière, dans la vallée du Jugement dernier.


“Cédron”, en hébreu Kidron, signifie “sombre” : en fait, originairement cette vallée était beaucoup plus profonde qu’aujourd’hui et la rivière appelée Cédron y déversait ses eaux. Mieux connue sous le nom de vallée de Josaphat, il s’agit bien de l’endroit où le Jugement dernier doit avoir lieu selon les traditions chrétienne et juive. Josaphat, en hébreu yehôsâphât, signifie “Dieu juge”. C’est là que, selon les juifs, après le jugement, viendra la fin des temps. “Je rassemblerai toutes les nations, et je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat. Là, j’entrerai en jugement avec elles, au sujet de mon peuple, d’Israël, mon héritage” (Jl 3, 2). A cet endroit très particulier les cimetières juif, musulman et pour une moindre part chrétien ont pris place depuis l’Antiquité : le juif tourné vers le Temple, le musulman vers la Mecque et le chrétien, du fond de la vallée fait monter son regard vers la Jérusalem céleste. Photo by Nati Shohat/Flash90

 

 

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La tombe de Zacharie
Connue sous le nom de “tombe de Zacharie”, elle aussi taillée dans le rocher, ce n’est pas une tombe. Le monument n’offre aucune entrée et sous le toit-pyramide, il n’y a pas de chambre funéraire.
Il s’agit d’un cénotaphe, indiquant la présence d’autres tombes situées derrière. L’attribution traditionnelle à Zacharie demeure mais on peut lire sur l’architrave le nom des propriétaires : la famille Hézir connue dans la Bible (1Ch 24, 15 ; Né 10, 21), des siècles avant la date de l’inscription.
Véritable filiation ?
Les bouleversements de l’histoire israélite permettent d’en douter.
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

 

La tombe de “la fille de Pharaon”
Plus au sud le monument le plus ancien, daté d’entre les IXe et VIIe siècles av. J.-C., et le moins travaillé, a subi plusieurs modifications. Son toit notamment devait être initialement pyramidal, comme le tombeau postérieur de Zacharie, mais a été arasé. Puis il abrita un ermite byzantin qui modifia l’ensemble. Il est notoire que ces deux derniers “tombeaux” anciens ont été vus par Jésus lorsqu’il fut à Jérusalem. Est-ce en pensant à eux qu’il prononça “Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites qui ressemblez à des sépulcres blanchis ! Au-dehors ils ont belle apparence, mais au-dedans ils sont plein d’ossements de morts et de pourriture.” Mt 23, 27 ?
En descendant le sentier vers le quartier arabe de Silwan (Siloé), on aperçoit peu distinctement un dernier ensemble de grottes funéraires, jamais achevées et jamais fouillées.

Dernière mise à jour: 17/01/2024 11:40