📺 Gaza, Cisjordanie, le cardinal Pizzaballa s’exprime sur la foi nécessaire aux chrétiens pour rester

Le cardinal Pizzaballa, patriarche des Latins et le curé de Gaza, le père Gabriel Romanelli, reviennent sur le choix de rester à Gaza mais aussi sur la foi nécessaire pour rester vivre en Terre Sainte.
Le Cardinal réitère son appel à revenir en pèlerinage. « Le pèlerinage y est sûr et constitue le meilleur moyen de soutenir les familles chrétiennes. »
À la lumière de l’intensification des opérations militaires dans le nord de Gaza et du nouvel appel à l’évacuation vers le sud, le Patriarcat Latin de Jérusalem et le Patriarcat Grec-Orthodoxe de Jérusalem ont publié une déclaration conjointe le 26 août 2025, avertissant que « l’exode vers le sud équivaut à une condamnation à mort pour les faibles et les épuisés qui ont trouvé refuge dans nos églises ».
Depuis le 8 octobre, les complexes de l’église Grecque-Orthodoxe Saint-Porphyre et de l’église Latine de la Sainte-Famille se sont en effet transformés en refuges pour des centaines de civils – personnes âgées, femmes, enfants et personnes handicapées.
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S. B. Card. Pierbattista Pizzaballa – Patriarche Latin de JĂ©rusalem
Nous sommes l’Église, nous ne faisons pas de politique.
Notre mission est de servir notre peuple, d’être avec lui, de ne pas l’abandonner : c’est quelque chose d’inconcevable.
Nous devons être prêts à tout, mais nous ne pouvons rien faire sans consulter d’abord notre communauté : ce sont eux qui vivent là -bas, il s’agit de leur vie, de leurs familles, de leurs enfants.
Quelle que soit la décision qu’ils prennent, librement et en toute autonomie, nous agirons en conséquence.
Père Gabriel Romanelli – CurĂ© de la communautĂ© latine de Gaza
Notre perspective est humaine et spirituelle : ces personnes sont nos enfants.
Les personnes handicapées qui vivent parmi nous — avec les Sœurs de Mère Teresa et les Religieux du Verbe Incarné, ici dans l’église — sont nos enfants depuis des années, bien avant la guerre, tout comme les déplacés.
Nous ne savons pas ce qu’il adviendra de la région, mais moi, en tant que prêtre, j’ai une responsabilité devant le Seigneur et devant la société.
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Chaque jour, je prie et j’intercède personnellement pour tous : pour les prisonniers et les otages, pour les blessés et les défunts, pour les malades et les orphelins, pour ceux qui ont perdu leurs enfants.
Face à la prolongation du conflit et à ses répercussions en Cisjordanie, les chrétiens de Bethléem subissent des pressions croissantes qui ont poussé beaucoup d’entre eux à émigrer hors de leur ville.
La difficulté économique — en particulier l’effondrement du secteur touristique, qui représentait environ 70 % des revenus de la ville — est souvent considérée comme la cause principale.
Selon certains rapports, le taux de chômage aurait atteint environ 50 %, renforçant la tendance à quitter la région en quête d’un avenir meilleur.
S. B. Card. Pierbattista Pizzaballa – Patriarche Latin de JĂ©rusalem
L’Église doit agir à plusieurs niveaux.
Tout d’abord, nous devons intervenir sur le plan humain : créer toutes les opportunités possibles pour soutenir concrètement les familles, car, au bout du compte, ce soutien doit être réel et tangible.
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Ensuite, nous devons nous engager à convaincre les chrétiens de revenir en Terre Sainte : le pèlerinage y est sûr et constitue le meilleur moyen de soutenir les familles chrétiennes, car il apporte du travail, des perspectives et aussi de la solidarité humaine.
Enfin, nous devons travailler sur la foi : la foi, c’est aussi l’appartenance. Nous appartenons à cette terre, et nous devons être pleinement convaincus, au plus profond de notre cœur, que cette appartenance est plus forte que tout.
Dans ce contexte, le pape Léon XIV a déclaré : « Je renouvelle un appel ferme à toutes les parties impliquées et à la communauté internationale pour qu’il soit mis fin au conflit en Terre Sainte… J’invite à un cessez-le-feu permanent, à l’ouverture de couloirs humanitaires et à l’application du droit international humanitaire, en particulier la protection des civils et la prévention des punitions collectives, de la violence aveugle et du déplacement forcé ».
S. B. Card. Pierbattista Pizzaballa – Patriarche Latin de JĂ©rusalem
Nous dialoguons avec tous, au niveau local et international, mais il semble que rien ne change, et que l’agenda politique reste toujours le même.
Père Gabriel Romanelli – CurĂ© de la communautĂ© latine de Gaza
Parfois, nous sentons que le Chemin de Croix est long, parce qu’il comporte de nombreuses stations ; mais nous offrons tout cela à Dieu. Pourquoi ? Pour Sa gloire.
C’est Lui qui nous a choisis pour partager la douleur de ce peuple, et nous prions pour tous, depuis « ce Golgotha » de Gaza.