C’est un coup de téléphone qui a sonné la fin de la récréation estivale début septembre. Un porte-parole de l’État de Palestine et de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) demandait à s’entretenir avec la rédactrice en chef.
Je n’ai pas eu le temps et le loisir – sur le coup – de me réjouir de ce que le magazine était lu et épluché à Ramallah. Mon interlocuteur n’était pas d’humeur. À peine la conversation était-elle commencée, j’apprenais qu’un courrier serait envoyé au Vatican puisque Terre Sainte Magazine (TSM), propriété des Franciscains, remettait en cause la diplomatie vaticane tout entière. L’objet du délit ? Un drapeau israélien en couverture du numéro de mai-juin et un dossier intitulé “Qu’est-ce que le sionisme ?”
Je me serais presque réjoui que la menace fût mise à exécution, puisqu’ordinairement les services diplomatiques du Saint-Siège, Nonce apostolique en tête, sont plutôt mis en garde sur mon “prisme palestinien”.
Mais puisque mon interlocuteur était ouvert au dialogue nous convînmes qu’expliquer le sionisme n’était pas inutile pour comprendre la situation actuelle. Restait, de son point de vue, que cet éclairage ignorait les “dommages collatéraux” à la création de l’État d’Israël : la condition des Palestiniens depuis 1948 jusqu’à aujourd’hui. Il avait raison.
Sauf qu’un magazine n’est pas une thèse. Sauf qu’un magazine a un rythme qui lui est propre, une pédagogie aussi. Depuis 93 ans, Terre Sainte Magazine trace un portrait de ce pays et de ses habitants. Dans la famille impressionniste, nous revendiquons la tendance pointilliste. Article après articles, numéro après numéros, nos lecteurs – comme nous – découvrent une terre de contraste et la résonance de ses couleurs. Mais le meilleur des numéros ne sera qu’un point sur la toile. Et notre porte-parole n’avait que celui-là en main.
C’est vous dire s’il est important de s’abonner et de se réabonner (1). En attendant TSM est heureux de compter un abonné de plus à Ramallah… avec qui nous pourrions être amenés à parler peinture…
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1. Merci à Bayard Service Édition et à Émilie Rey de nous avoir aidés à mettre en place – à partir de ce numéro – un bulletin de relance. Abonné de longue date ou promotionnel, vous ne pourrez plus ignorer que le magazine a besoin de votre aide financière pour durer et s’améliorer.