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Cadeau du roi de Jordanie à destination du Saint-Sépulcre

Christophe Lafontaine
9 mai 2019
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Restauration du Tombeau de Jésus au cœur de la Basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem (novembre 2016) pour laquelle le roi de Jordanie avait déjà participé financièrement © Nati Shohat/Flash90

Comme promis, Abdallah II de Jordanie a consacré une partie du montant reçu au titre du prix Templeton pour le Saint-Sépulcre à Jérusalem. Concrétisant encore son engagement dans la protection des lieux saints chrétiens.


« Le don de Sa Majesté est une mise en œuvre concrète de la garde hachémite sur les lieux saints musulmans et chrétiens de Jérusalem et reflète l’engagement personnel du roi à la sécurité et à l’avenir de la ville sainte », a déclaré lundi 6 mai à l’agence de presse jordanienne Petra, le patriarche Théophilos III, confirmant une promesse de don pour la Basilique du Saint-Sépulcre de la part du souverain jordanien faite à l’automne dernier. Pour mémoire, depuis les accords de Wadi-Araba signés en 1994, le Royaume hachémite de Jordanie est en effet garant des lieux saints de Jérusalem, chrétiens et musulmans.

Le chef de l’Eglise grecque-orthodoxe de Jérusalem, dans sa déclaration, faisait référence au don issu de la dotation (une enveloppe de 1 100 000 livres sterling) liée au prix Templeton que le roi a reçu le 13 novembre 2018. La fondation anglaise John Templeton avait décidé d’attribuer son prix (et son montant) au roi de Jordanie Abdallah II pour le féliciter d’avoir « davantage recherché l’harmonie religieuse au sein de l’islam, et entre l’islam et les autres religions que tout autre dirigeant politique vivant. » Le prix décerné au roi reconnaissait également officiellement l’engagement d’Abdallah II à protéger les lieux saints musulmans et chrétiens de Jérusalem.

Dans cette optique, à la réception de ce prix, le roi de Jordanie s’était engagé à consacrer une partie de la somme pour les projets de rénovation du Saint-Sépulcre à Jérusalem. « Une partie du prix Templeton contribuera à la rénovation et à la restauration de sites religieux à Jérusalem, y compris l’église du Saint-Sépulcre. La totalité de la somme restante sera également reversée à des initiatives humanitaires, interconfessionnelles et intra-religieuses, en Jordanie et dans le monde. », avait déclaré à l’automne dernier le souverain hachémite dans son discours.

Ce don, dont le montant n’a pas encore été dévoilé, intervient deux ans après la fin de la restauration du tombeau de Jésus, à laquelle le roi avait déjà participé financièrement en prenant sur sa cassette personnelle. Un édit royal du 10 avril 2016, actant une « makruma » (donation royale de bienfaisance) avait été publié en ce sens et adressé par courrier au patriarche grec-orthodoxe Theophilos III, « patriarche de la ville sainte de Jérusalem, de toute la Palestine et de la Jordanie. » Ce n’était pas la première fois que le roi effectuait un tel geste.Il avait fait précédemment d’autres dons, notamment pour contribuer à la restauration du site du baptême de Jésus, au bord du Jourdain.

Le patriarche Théophilos III en transmettant également ses vœux aux Jordaniens à l’occasion du mois sacré du ramadan, a voulu saluer « les efforts hachémites continus et constants visant à promouvoir les valeurs communes, en particulier entre l’islam et le christianisme. » Des efforts qui ont notamment abouti notamment sur « le message d’Amman » (2004) qui cherche à clarifier la vraie nature de l’islam et qui appelle toutes les nations musulmanes à promouvoir les Droits de l’Homme et les libertés fondamentales ; ou encore sur la lettre intitulée « Une parole commune entre nous et vous » que le prince Ghazi, cousin et conseiller pour les affaires religieuses du roi Abdallah II, avait adressée au pape Benoît XVI en octobre 2007, avec 137 autres personnalités du monde islamique. Elle posait pour principe que le christianisme et l’islam partageaient les mêmes valeurs d’amour de Dieu et d’amour du prochain. Ce dernier document avait d’ailleurs inspiré, en 2008, le premier Forum Catholico-Musulman qui s’était tenu au Vatican. On se souvient aussi de la résolution qu’Abdallah II de Jordanie a proposée en 2010 dans le but d’instaurer la Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle des Nations unies.

Tout récemment encore, le 29 mars dernier, les franciscains d’Assise (Italie) ont remis « la lampe de saint François » – le « Nobel » catholique – au roi de Jordanie aussi pour son action en faveur de l’harmonie interreligieuse.

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