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Les chaleurs étouffantes en passe de devenir la norme à Jérusalem

Cécile Lemoine
20 octobre 2020
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Les chaleurs étouffantes en passe de devenir la norme à Jérusalem

Il fait plus chaud, et plus chaud plus longtemps dans la ville sainte, normalement protégée par son altitude. Une tendance qui s’intensifie depuis les années 1980 et qui pourrait s’aggraver si rien n’est fait pour lutter contre le réchauffement climatique.


2020 s’annonce déjà comme une année record pour Jérusalem. Depuis le printemps, les épisodes de canicules se multiplient dans la région : il a fait plus de 33°C au moins 40 jours entre les mois de mai et octobre, selon des données du Service météorologique israélien (IMS), compilées par The Times of Israël.

L’institut pointe qu’avec ses 24 jours consécutifs de canicule, le mois de septembre a été le plus chaud jamais enregistré à Jérusalem. Ces vagues de chaleur se sont accompagnées de pics historiques de températures. Les 3 et 4 septembre derniers, le mercure a dépassé les 42°C à Jérusalem. Du jamais vu depuis 118 ans. Seuls les 44,4°C enregistrés en août 1881 n’ont jamais été battus pour l’instant. Les nuits, comme les jours, ont battu leur record de chaleur, avec des thermomètres affichant encore 31°C tard le soir.

Une tendance au réchauffement

Il fait plus chaud, et plus chaud plus longtemps. C’est d’autant plus inhabituel que la ville bénéficie normalement de températures plus fraîches que la côte israélienne, du fait de son altitude plus élevée avec ses 800 mètres de montagne. Pourtant, c’est bien une tendance au réchauffement qui s’observe depuis les années 1980.

Alors qu’avant cette période, les journées où le mercure dépassait les 33°C étaient rares, elles ne cessent d’augmenter depuis. L’IMS estime même que la décennie 2020 pourrait compter 400 jours cumulés de canicule. « Les températures en Israël ont augmenté d’environ 1,4 % entre 1950 et 2017, la plupart des augmentations ayant eu lieu au cours des 30 dernières années », exposait le professeur Yoav Yair, doyen de la School of Sustainability du Centre interdisciplinaire d’Herzliya, au Times of Israel.

Conséquences de cet été particulièrement sec : des incendies intenses ont ravagé le nord et le centre d’Israel début octobre, poussant des milliers d’habitant à évacuer les zones touchées. Ces feux étaient renforcés par des vents violents et le retard des pluies automnales.

Les températures pourraient augmenter de +4° d’ici 2100

Et les choses pourraient continuer à se dégrader. En août 2020, les services météorologiques israéliens ont publié une étude dans laquelle ils font des prévisions de températures jusqu’en 2100. Les résultats font froid dans le dos.

Le scénario le plus pessimiste envisage une élévation continue de la température en Israël, pour atteindre +4°C d’ici la fin du siècle. Si des mesures sont prises pour limiter activement les émissions de gaz à effet de serre, et si celles-ci commencent à diminuer à partir de 2040, la hausse ne pourrait être que de +1,5°C.

Une autre étude, évoquée dans un article du journal Haaretz, et menée par des chercheurs de l’université de Tel-Aviv table sur une augmentation de 2,5°C des températures sur la période 2040-2070. Un scénario moins noir mais qui confirme une tendance globale : les évènements climatiques extrêmes tels que de longues périodes de canicules avec des pics de chaleur, vont devenir monnaie courante en Terre Sainte.