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Israël/Palestine connaît l’hiver le plus sec depuis un siècle

Rédaction
5 février 2025
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Ciel sans nuage au-dessus du Saint-Sépulcre. Jeudi 30 janvier 2025. ©MAB/CTS

Les photographes sont de sortie à Jérusalem. Il pleut enfin ! Israël et la Palestine traversent cette année l’un des hivers les plus secs depuis qu’il existe des relevés. Les précipitations enregistrées jusqu’à présent représentent seulement 55 % de la moyenne saisonnière. Une situation préoccupante pour les ressources hydriques du pays.


« Il s’agit de l’hiver le plus sec jamais mesuré en Israël au cours du siècle dernier », a déclaré le porte-parole de l’Autorité de l’eau de l’état hébreu. L’ambiance est posée. En janvier à Jérusalem, il y a eu deux jours de pluie – les 11 et 23 – pour un total de 10 mm. Et la situation s’observe partout. Du nord au sud d’Israël en passant par la Cisjordanie et les collines de Jérusalem. Il ne pleut pas assez.

Les chiffres expriment le pourcentage de pluie atteint par rapport à la moyenne à la même période. ©Autorité des Eaux
Les chiffres expriment le pourcentage de pluie atteint par rapport à la moyenne à la même période. ©Autorité des Eaux

Pour la première fois depuis des années, aucune montée significative du débit des rivières n’a été observée, signe d’une sécheresse extrême. Le niveau du lac de Tibériade, principale réserve d’eau douce du pays, n’a augmenté que de 2 centimètres en janvier. Le débit du Jourdain est quant à lui au plus bas depuis 1960.

« La moyenne annuelle des pluies […] est de 25,23 inches [640 mm], ce qui est presque la même que celle de Londres, mais la répartition est très différente ! »

Vincent Lemire, La soif de Jérusalem, Chapitre 3. Les citernes et l’eau du ciel

Selon l’Autorité israélienne de l’eau, si la situation ne s’améliore pas, le niveau du lac pourrait approcher le seuil critique de -213 mètres sous le niveau de la mer d’ici fin 2025, une situation qui ne s’était pas produite depuis plus de cinq ans. Ce risque est exacerbé par la nécessité de libérer 100 millions de mètres cubes d’eau par an dans le Jourdain, ainsi que par les besoins en irrigation et en approvisionnement pour les localités autour du lac.

Des pluies attendues, mais pas suffisantes

L’année dernière, avec des pluies survenues seulement à partir de la mi-janvier, le directeur de l’Autorité israélienne de l’eau faisait remarquer qu’au cours des 60 dernières années, il n’était arrivé que lors de quatre hivers que les niveaux d’eau du lac ne commence à augmenter qu’en janvier – en 1971, 1974, 1991 et 2011.

Les chiffres expriment en millimètres les pluies tombées depuis le début de l’hiver. ©Autorité des Eaux

Une exception notable à cette sécheresse s’est produite en novembre, sur les pentes du Mont Carmel, où les stations de Zikhron Yaakov et Ma’agan Michael ont enregistré des précipitations supérieures à la moyenne. La station de Nahal Taninim a déjà relevé 563 mm de pluie, un chiffre inhabituel pour la saison.

Des précipitations importantes sont attendues mercredi et jeudi dans le nord et le centre du pays, avec jusqu’à 50 mm de pluie, mais les autorités estiment qu’elles ne suffiront pas à compenser le déficit hydrique.

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Outre les conséquences environnementales, cette sécheresse inquiète les secteurs agricole et touristique. Les faibles précipitations compliquent l’irrigation et affectent les cultures, tandis que le recul du niveau du lac de Tibériade éloigne les plages et rend plus difficile la navigation pour les bateaux touristiques.

Une tendance globale liée au changement climatique

Les experts attribuent cet hiver anormalement sec aux effets du changement climatique, qui entraîne des modifications des régimes de précipitations. Le pays, situé près de la ceinture désertique mondiale, est particulièrement vulnérable à ces évolutions.

Malgré cette situation préoccupante, pour Israël, l’Autorité de l’eau se veut rassurante : « Grâce à une planification stratégique et une gestion intelligente des ressources, nous pouvons continuer à fournir de l’eau de manière stable, sans impact immédiat sur l’économie » estime Yehezkel Lifshitz.

Quant aux températures, la même autorité de l’eau note dans son rapport du mois de décembre : « L’année 2024 se termine avec une température nettement supérieure à la moyenne et se classe au deuxième rang des années les plus chaudes jamais enregistrées en Israël, après 2010.»

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