D'impressionnants incendies se sont déclarés dans les collines boisées de Jérusalem mercredi 30 avril. Près de 6000 personnes ont été évacuées, dont les vingt moines du monastère de Latroun, et la communauté d'Emmaüs-Nicopolis.
Les médias israéliens en parlent déjà comme du plus gros incendie de l’histoire d’Israël. Mercredi 30 avril, alors que l’Etat hébreu s’apprêtait à fêter son Jour de l’Indépendance, un énorme feu s’est déclaré dans la forêt d’Eshtaol, à une quinzaine de kilomètres de Jérusalem.
Au matin de ce 1er mai, 119 équipes de pompiers se battent toujours contre les flammes, avec le renfort de 8 avions en provenance de Chypre et d’Italie. Le Fond National Juif estime que près de 2400 hectares sont partis en fumée, dont la majorité de la forêt Canada.
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Alimentées par des vents chauds et violents, le feu s’est rapidement répandu, avalant des kilomètres carrés de forêts de pins, et gagnant le bord de l’autoroute 1, qui relie Tel Aviv à Jérusalem. Les automobilistes, contraint d’abandonner leurs voitures, ont fui à pied. Les autorités ont organisé l’évacuation de 11 communautés et villages.
Les vignes et les oliviers de Latroun partis en fumée
Parmi eux, la communauté israélo-palestinienne de Neve Shalom, les 20 moines cisterciens du monastère de Latroun, et la communauté des Béatitudes d’Emmaus-Nicopolis.
« Tout le monde va bien, même le chien », rassure frère Daniel en début d’après-midi sur WhatsApp, avant de détailler, plus tard dans la soirée : « Le monastère lui-même est intact, mais les oliviers et les vignes ont brûlé tout autour. » Latroun est connu pour ses vins, et ses frères, pour leur silence. Ils ont trouvé refuge au monastère d’Abu Gosh. Jeudi matin, les frères ont découvert une grande partie de leurs terres brûlées : « Nous ne renoncerons pas. La vie continue », écrit le frère Daniel.

Les flammes ont également endommagé une partie du domaine d’Emmaus-Nicopolis : « La maison semble à peu près bien, des bungalows ont brûlé, l’atelier… Il y a encore du feu sur le terrain… », racontait sœur Rebbeca, responsable de la communauté, qui a été accueillie par le kibboutz voisin de Gezer. Un des bungalows est celui de Sr Rebecca. La religieuse a perdu toutes ses affaires personnelles.
Des frères de la communauté sont retournés sur le domaine dans la nuit, pour tenter d’éteindre les foyers toujours actifs, avec les pompiers. L’eau ne fonctionnait plus. Ils ont travaillé jusqu’à 4 heures de matin.



À ce stade, l’origine du feu n’est pas connue. Le Shin Bet est impliqué dans l’enquête, et des sources de sécurité ont estimé mercredi soir qu’il était trop tôt pour affirmer qu’il s’agissait d’un incendie criminel nationaliste. Celui-ci s’est déclaré au même endroit qu’un précédent feu la semaine dernière dans la forêt d’Eshtaol.
Pour aider la communauté d’Emmaüs-Nicoplis : https://www.paypal.com/donate?hosted_button_id=XCW8K66T4N9EU