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Les Eglises unies dans leur condamnation de la frappe sur l’hôpital de Gaza

Rédaction
18 octobre 2023
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Les Eglises unies dans leur condamnation de la frappe sur l’hôpital de Gaza
Conférence de presse des Chefs de Eglises à St. George, siège du diocèse de l'Eglise épiscopalienne de Jérusalem et du Moyen-Orient, mercredi 18 octobre 2023 ©MAB/TSM

Les chefs des Eglises de Jérusalem condamnent unanimement le bombardement qui a touché la cour de l'hôpital chrétien Ahli Arab de Gaza. S'ils n'accusent personne, ils appellent à la fin des violences contre tous les civils.


(C.-L). Les chefs des Églises de Jérusalem ont fait front commun mercredi 18 octobre, au lendemain du sanglant bombardement qui a touché une cour de l’hôpital épiscopal anglican Al Ahli de Gaza et fait entre 200 et 500 morts selon de premières estimations. Quelques heures avant, une vidéo montrait les enfants dansant dans la cour où la déflagration a eu lieu.

« En tant que chefs des Églises, nous condamnons le massacre terrifiant qui a touché ce lieu de refuge, de prière et de soin qu’est notre hôpital. C’est un crime contre l’humanité », martèle Mgr. Hosam Naoum, évêque anglican de Jérusalem, originaire de Haïfa. Nous pleurons ces victimes, et comme nous l’avons déjà fait dans nos deux précédents communiqués, nous appelons les deux camps à mettre fin à cette guerre et à ces violences contre des civils innocents. »

Prudence et faits

À ses côtés, les Églises de Jérusalem dans toute leur unité, avec Théophilos III, le patriarche grec-orthodoxe; le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem ; le frère Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, ainsi que Mgr. Jack Yacub, l’archevêque syriaque-orthodoxe de Jérusalem.

Réunion de crise entre les chefs des Eglises après le bombardement survenu sur l’hopital Anglican de Gaza, mardi 17 octobre 2023 ©Episcopal Church of Jerusalem

Touché par un tir de roquette dont le Hamas, le Djihad Islamique et Israël se renvoient la responsabilité à coup de propagande et de désinformation numérique, l’hôpital Al Ahli était devenu un refuge pour des centaines de Gaziotes blessés ou sans domicile, qui vivent sans eau, ni électricité.

Leurs immeubles et les lieux de vie se font pilonner sans interruption depuis dix jours par une armée israélienne qui a juré de venir à bout du Hamas, responsable du massacre d’au moins 1400 personnes en Israël. Le souffle de l’explosion a également endommagé l’église, la bibliothèque, les bureaux administratifs.

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Prudentes, les Églises n’accusent personne. « Ce qu’on sait, ce sont les choses qu’on a vu à la télévision. Nous sommes des gens d’Église, pas des experts militaires. Nous n’avons pas les compétences pour dire qui est à l’origine de cette explosion », souligne Mgr. Hosam Naoum, avant de se faire factuel : « Sur le terrain, on ne peut que constater que c’est Israël qui bombarde. L’hôpital a reçu trois avertissements d’évacuation – samedi, dimanche et lundi -, en plus de celui qui concernait toute la zone nord de la bande de Gaza. Dimanche, une roquette a touché le centre de diagnostic et de traitement du cancer, ainsi que les salles d’échographie et de mammographie. »

Rupture de stocks

Plus grand des hôpitaux de l’enclave, l’hôpital Al Ahli Arab a été fondé en 1882 par des missionnaires anglicans. Sa gestion a d’abord été confiée à l’Église baptiste (1954-1982), puis au diocèse anglican de Jérusalem, avec le soutien de plusieurs ONG.

Fort de 80 lits, il soigne plus de 45 000 Gaziotes chaque année, selon les chiffres de l’association des Amis Américains du diocèse épiscopal de Jérusalem. « Nos institutions chrétiennes, nos écoles, nos centres de soin, sont autant de lieux porteurs d’espoir et de réconciliation en Terre Sainte, expose l’évêque anglican. Ce massacre rappelle la responsabilité humaine de chacun. »

Le mois prochain, l’hôpital devait ouvrir un nouveau centre de chimiothérapie en partenariat avec l’hôpital luthérien Augusta Victoria sur le Mont des Oliviers. Mgr. Hosam Naoum a assuré que le centre hospitalier allait rester ouvert, avant de lancer l’alerte : « Si aucun corridor humanitaire ou cessez-le-feu ne se concrétisent, nous allons être en rupture de stock de matériel médical, de soins et de médicaments, d’ici quelques jours. »

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