📺 Saint-Sépulcre : croisement entre foi et science !
Les fouilles archéologiques réalisées à l'occasion de la restauration du pavement de la basilique du Saint-Sépulcre touchent à leur fin.
La professeure Francesca Romana Stasolla et Fr. Amedeo Ricco, ofm - Archéologue du Studium Biblicum Franciscanum, reviennent sur l'importance des recherches pour la science et pour la foi
Depuis un peu plus de trois ans, les travaux de restauration du sol et les recherches archéologiques se poursuivent au Saint-Sépulcre. Au cours d’une visite récente, la professeure Francesca Romana Stasolla, archéologue à l’Université La Sapienza de Rome, nous a conduits au cœur de l’avant-dernier secteur du chantier de fouilles, nous menant jusqu’à près de six mètres de profondeur. Cela ne marque pas l’achèvement des travaux, mais constitue une étape significative dans l’étude du site, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives d’étude et d’exploration approfondies.
Professeure Francesca Romana Stasolla – ArchĂ©ologue – UniversitĂ© La Sapienza de Rome
Cette carrière, après avoir été exploitée pour l’extraction de matériaux, a été progressivement comblée de terre pour la rendre d’abord cultivable, puis constructible. Une structure de culte romain y a ensuite été construite, dont les vestiges ont été mis à jour. Juste au-dessus, après la destruction de cet édifice, s’est élevé le complexe chrétien du IVe siècle, et plus tard, les piliers croisés, que nous pouvons encore observer aujourd’hui. Nous sommes donc face à une séquence d’occupation et une chronologie exceptionnelle, que cette zone met en lumière.
Il s’agit d’une documentation d’une importance archéologique majeure, enrichie par des supports comprenant la chronologie des fouilles et l’inventaire des objets retrouvés, dans un lieu marqué par une longue histoire.
Professeure Francesca Romana Stasolla – ArchĂ©ologue – UniversitĂ© La Sapienza de Rome
On procède à une collecte minutieuse de chaque élément, suivie d’une analyse approfondie, non seulement des objets retrouvés du point de vue archéologique, mais aussi, par exemple, des sédiments terrestres pour des analyses paléobotaniques, et des ossements animaux pour comprendre les habitudes alimentaires. L’étude des pollens, ou encore des sols eux-mêmes, nous révèlent, quant à eux, la constitution des dépôts archéologiques. Il s’agit d’une recherche interdisciplinaire, qui ne vise pas uniquement à reconstituer la succession des constructions monumentales, mais à ressusciter, dans toute sa richesse, la vie de cette partie de Jérusalem : celle de la communauté qui l’a habitée et des millions de personnes qui y sont passés, laissant, chacun à leur manière, une empreinte.
Professeure Francesca Romana Stasolla – ArchĂ©ologue – UniversitĂ© La Sapienza de Rome
Ce monument relève à juste titre du patrimoine de l’humanité. Il est donc essentiel que l’accès à l’information qu’il recèle soit accessible à tous.
L’héritage archéologique de ce lieu est également confirmé par les Évangiles, qui racontent que ce site à été témoin de la mort, de la mise au tombeau et de la résurrection de notre Seigneur. Aux côtés du Frère Amedeo Ricco, qui suit de près les travaux menés au Saint-Sépulcre, nous nous rapprochons de la mémoire historique et archéologique de ce lieu sacré pour la chrétienté. Pour lui, l’éperon rocheux du Calvaire — appelé Golgotha en araméen — représente, sans aucun doute, un véritable miracle de l’Histoire.
Fr. Amedeo Ricco, ofm – ArchĂ©ologue – Studium Biblicum Franciscanum
Cette petite élévation qui s’élève de 5 mètres par rapport au sol de la Basilique a réussi à survivre à tous les événements historiques qui ont marqué ce lieu.
Tout d’abord, comme nous l’apprennent les sources anciennes, confirmées par l’archéologie, l’empereur Hadrien, désireux de refonder la ville de Jérusalem en colonie romaine, fit ériger ici un vaste complexe public et religieux dédié aux divinités païennes.
Le Frère Amedeo nous rappelle que de nombreuses sources anciennes, tant en grec qu’en latin, témoignent de la fidélité avec laquelle les chrétiens de Jérusalem ont préservé la mémoire du lieu où le Christ fut mis à mort, sans jamais l’oublier.
Bien qu’ils ne pouvaient pas y célébrer publiquement leur foi, ils n’ont jamais cessé d’indiquer et de reconnaître le Calvaire comme le lieu de la crucifixion du Christ, ainsi que le confirment les sources et témoignages anciens.
Fr. Amedeo Ricco, ofm – ArchĂ©ologue – Studium Biblicum Franciscanum
Il constitue un repère essentiel de la foi chrétienne, tout comme un point fixe de référence pour la ville de Jérusalem. Ce site a traversé les épreuves de l’histoire sans jamais
La roche fut taillée à l’époque de Constantin, au IVe siècle, pour permettre le passage des pèlerins et pour être intégrée dans le grand projet de la Basilique, conçue comme la plus belle du monde.
Fr. Amedeo Ricco, ofm – ArchĂ©ologue – Studium Biblicum Franciscanum
L’archéologie a apporté des informations que les Évangiles ne mentionnaient pas. Par exemple, que ces zones situées à l’extérieur de la ville, cultivées avec des potagers et des jardins, avaient toutes été aménagées à l’intérieur d’une carrière de pierre.
Dans l’Évangile selon Saint Jean, il est confirmé qu’au lieu de la crucifixion il y avait un jardin, où se trouvait un tombeau vide. Saint Matthieu précise que cette tombe appartenait à Joseph d’Arimathie, membre du Sanhédrin, qui, désireux d’honorer le Maître, a offert cette sépulture située à proximité.
Fr. Amedeo Ricco, ofm – ArchĂ©ologue – Studium Biblicum Franciscanum
Tout semblait parfait pour pouvoir offrir à Jésus une sépulture rapide, immédiate et digne, même si le temps était compté.