Immédiatement identifiable avec sa pyramide, le bâtiment de la Cour Suprême surmonte la colline de Givat Ram, juste à côté de la Knesset. Non loin de la vieille ville, c’est un immeuble à l’architecture moderne influencée par de l’ancien. Son architecture et ses décorations ont une double source d’inspiration : la Bible et la ville sainte.
L’histoire d’un projet
Avant la construction du siège actuel de la Cour Suprême, les juges occupaient des locaux du Russian Compound, un ensemble de bâtiments voisins de la vieille ville appartenant à l’Église orthodoxe russe depuis le XIXe siècle. Dorothy de Rothschild, membre de la puissante famille de banquiers proche du mouvement sioniste, se proposa pour financer la construction d’un nouvel édifice. Elle réalisait ainsi la volonté de son défunt mari qui avait déjà financé la construction de la Knesset, située elle, sur des terres grecques orthodoxes. Le concours d’architecture lancé en 1986 fut remporté par les deux frères Ram et Ada Karmi, architectes de Tel Aviv. Le bâtiment, inauguré en 1992, est construit sur deux axes qui s’inspirent des anciens cardo et decumanus romains. Ainsi, se partage-t-il en quatre parties : la salle des audiences, les bureaux administratifs, la bibliothèque et la prison.
“Du ciel se penchera la justice”
Une fois à l’intérieur, les murs en gros blocs de pierre claire évoquent tout de suite l’enceinte de la vieille ville de Jérusalem. Une fois les escaliers montés qui rappellent une ruelle hiérosolymitaine, une grande fenêtre donne sur Jérusalem. L’entrée est éclairée à la lumière naturelle, clarté qui symbolise la justice. Les grands espaces du bâtiment sont baignés de lumière naturelle, qui change selon la position du soleil en créant des effets de lumière. “La vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice” (Ps 85, 12).
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Les salles d’audience Les salles d’audience sont au nombre de cinq, quatre plus petites et la principale au milieu. Les lignes droites et le cercle reviennent, comme la forme de l’ancien tribunal juif en demi-cercle. Décorée chacune sobrement, leur structure rappelle une basilique à l’identique. En dessous de l’estrade, juges et avocats siègent en demi-cercle se faisant face les uns les autres, en formant un cercle de justice. Des fenêtres rondes, dont une zénithale en correspondance avec le cercle des juges et avocats, illuminent les salles et leurs murs blancs.
Justice divine et loi terrestre : la grande salle d’attente
En continuant vers les salles d’audience on a le foyer, un grand espace d’attente, sorte de place publique éclairée uniquement par des fenêtres sur le côté droit. Sur la gauche les portes d’entrée des salles d’audience s’ouvrent dans le mur de pierre. Elles rappellent les portes de la vieille ville, mais surtout les versets “ouvrez-moi les portes de justice : j’entrerai, je louerai l’Éternel” (Ps 118, 19) et “tu établiras des juges et des scribes dans toutes les portes et ils jugeront le peuple d’un jugement de justice” (Dt 16, 18).
La forme des fenêtres et la décoration qui revient sur le plancher ne sont pas moins fortuites. La ligne droite exprime la loi, le droit chemin “Tu es juste, ô Seigneur et tes jugements sont droits” (Ps 119, 137). La forme du cercle représente l’idéal de justice “Il me guide dans des cercles de justice pour l’amour de son nom” (Ps 23, 3). Fenêtres et décorations sont des lignes droites qui aboutissent toutes à un cercle, comme la loi aboutit à la justice.
Un temple maçonnique ?
Chaque coin de ce bâtiment si particulier cache un symbole, une signification précise. Ainsi, nombreux sont ceux qui voient dans cette utilisation du symbolisme non seulement un choix architectural et décoratif, mais aussi des allusions claires aux symboles de la maçonnerie. Pyramides, cercles, lignes… le siège de la Cour Suprême est-il un temple maçonnique ?
Dernière mise à jour: 15/01/2024 14:59
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