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La pose du nouveau pavement au Saint-Sépulcre a commencé

Marie-Armelle Beaulieu
27 juillet 2025
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Les dalles qui seront posées autour de l'édicule ont été livrées ©Catherine Jacquemot

Lancé avant la pandémie de Covid-19, le vaste chantier de restauration du pavement du Saint-Sépulcre entre dans sa dernière phase. Les travaux de pavage autour de l’édicule ont débuté en ce mois de juillet 2025. Un moment charnière dans un processus historique, à la fois architectural, archéologique et œcuménique.


Sur le parvis du Saint-Sépulcre sont entreposées les lourdes dalles roses destinées aux abords du tombeau de Jésus. Après plusieurs mois d’attente, les travaux de renouvellement du pavement ont commencé, matérialisant le lancement de ce qui s’annonce comme la dernière phase d’un cycle de restauration entamé il y a plus de cinq ans.

La restauration du Saint-Sépulcre ne s’est pas improvisée. Elle a d’abord concerné l’édicule lui-même, qui abrite le tombeau présumé du Christ. Ce premier volet avait été mené tambour battant entre 2016 et 2017, sous la houlette de l’Université technique d’Athènes, après des années de tergiversations. Une restauration saluée comme un exploit tant sur le plan technique qu’œcuménique.

Mais dès cette étape achevée, une évidence s’était imposée : l’état du sol de la basilique, très dégradé, ne permettait pas de s’arrêter là. Le second cycle de travaux, décidé en 2019 et confié à la supervision des Franciscains, avait pour objectif de renouveler l’ensemble du pavement de la rotonde et du déambulatoire, tout en documentant les couches archéologiques sous-jacentes. La pandémie de Covid-19 a mis ce projet en sommeil pendant près de deux ans. Ce n’est qu’au printemps 2022 que les fouilles exploratoires ont pu véritablement débuter.

Tandis que l’on attend (avec impatience) le rapport de fouilles de la professeure Francesca Romana Stasolla, archéologue à l’Université La Sapienza de Rome, l’opération en cours ne consiste pas seulement à carreler le sol. Chaque pierre a été numérotée, photographiée, analysée. Certaines ont été restaurées, d’autres seront remplacées par des éléments neufs.

Autour du tombeau, les Eglises s’étaient entendues pour utiliser le même type de pierre que pour la restauration de l’édicule. Le sol pourrait avoir, les premiers mois, un aspect très rose et un peu surprenant à côté des piliers gris de la rotonde. Comme pour l’écrin du tombeau, les dalles se patineront assez vite.

Si le calendrier est tenu, la restauration complète du pavement pourrait s’achever d’ici la fin du premier semestre 2026. Ce sera alors la clôture d’un cycle entamé il y a près d’une décennie : celui de la redécouverte, de la sécurisation et de la valorisation du Saint-Sépulcre. Un chantier unique au monde, à la fois chantier de foi, de science et de diplomatie religieuse.

Mais les travaux dans la basilique pourraient reprendre dans la partie privative des Franciscains, désireux de redonner à la chapelle de l’Apparition de Jésus à sa mère les caractéristiques maitresses de son architecture médiévale.

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