Du 19 au 25 novembre 2025, Jérusalem accueillera le Ve Congrès international des commissaires de Terre Sainte sur le thème «Ambassadeurs de la paix : écouter, soutenir, annoncer la Terre Sainte». Une rencontre qui veut ranimer la fraternité franciscaine mondiale autour d’une mission plus urgente que jamais : faire aimer et soutenir la Terre de Jésus.
Après des années marquées par les épreuves, les guerres et l’incertitude, le rendez-vous des commissaires de Terre Sainte revient à Jérusalem comme un signe d’espérance. Le couvent Saint-Sauveur, cœur battant de la Custodie, accueillera durant une semaine ces frères et laïcs venus du monde entier pour renouer avec leur mission première : faire connaître, aimer et soutenir la Terre Sainte. Le thème choisi, « Ambassadeurs de la paix », résonne avec force dans un contexte où les cris de la douleur côtoient ceux de la prière.
Le rôle des commissaires remonte aux premiers siècles de la présence franciscaine sur les Lieux saints. Dès le XIVᵉ siècle, alors que les frères peinaient à subvenir aux besoins des sanctuaires et de leurs communautés, le Custode confia à certains d’entre eux la mission de collecter les dons en Europe et de sensibiliser les fidèles. Cette charge fut confirmée par le pape Martin V en 1421, donnant naissance à une institution singulière : le réseau mondial des commissariats de Terre Sainte. Ces délégués sont les relais vivants entre Jérusalem et les Églises locales ; ils rappellent, dans chaque pays, que les pierres de l’Évangile ont besoin d’une Église universelle pour rester debout.
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Leur mission ne se limite pas à l’administration de la quête du Vendredi saint : ils animent des pèlerinages, éveillent la conscience des communautés, traduisent dans leur langue l’actualité des chrétiens de Terre Sainte en lien étroit avec les revues Terre Sainte fondées en 1921, soutiennent écoles, hôpitaux et paroisses. Dans un monde saturé d’informations mais souvent indifférent à la souffrance de cette région, ils demeurent les artisans discrets de la solidarité chrétienne.
Réunis à Jérusalem, ils échangeront sur les défis d’aujourd’hui : comment écouter la réalité vécue par les communautés locales, comment soutenir la mission franciscaine dans ses besoins matériels et spirituels, comment annoncer au monde que la Terre Sainte n’est pas un musée, mais un Évangile vivant. Le Custode de Terre Sainte, le frère Francesco Ielpo, et le Patriarche Pierbattista Pizzaballa ouvriront les travaux ; d’autres interventions offriront des éclairages théologiques, pastoraux et culturels, entre prière, réflexion et visites des sanctuaires.
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Depuis le premier congrès à Nazareth en 1969, ces rencontres ont jalonné l’histoire de la Custodie comme autant d’étapes de communion et de renouveau. En 2006, en 2012, en 2018, les commissaires ont réfléchi à la manière d’accompagner les pèlerins, de promouvoir la paix, d’adapter leur mission aux nouveaux temps. L’édition 2025 se place dans cette lignée, mais avec une urgence particulière : celle de redire que la paix commence là où des hommes et des femmes choisissent d’écouter avant de juger, de soutenir avant de désespérer, d’annoncer avant de se taire.
« Se retrouver au cœur de l’Évangile sera un signe concret que la fraternité est plus forte que la division », confie le frère Ielpo. Et sans doute est-ce là tout le sens de ce congrès : rappeler que, face aux blessures du monde, la Custodie de Terre Sainte n’est pas une institution du passé, mais un pont vivant entre les peuples, un témoignage de foi, de dialogue et d’espérance.
De Nazareth à Jérusalem, un même souffle traverse les décennies : celui d’hommes et de femmes décidés à garder, annoncer et aimer la Terre de Jésus comme une maison pour tous.
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