Frère Tony, l’histoire de la mission éducative de la Custodie en Terre Sainte remonte aux premiers siècles de la présence franciscaine.
Exactement : la mission éducative fait partie intégrante de notre présence en Terre Sainte. Depuis 1550, les Franciscains, avec l’ouverture de la première école paroissiale à Bethléem, suivie plus tard par Jérusalem et Nazareth, ont inauguré une longue tradition dans le domaine de l’enseignement pour les jeunes. Au fil des siècles, l’éducation est devenue plus « intégrale », selon un modèle de formation continue qui relie l’étude à la vie, et l’éducation à la paix et au respect des autres.
Après tout, à quoi serviraient les frères, quel serait l’intérêt de notre présence ici si, en plus de veiller sur les sanctuaires et les lieux saints, nous ne prenions pas soin des personnes ? Le regard et l’attention que Jésus portait à son prochain motivent notre engagement à accueillir tous nos frères sur cette terre, sans distinction de religion ou de condition sociale. C’est pourquoi nous continuons à investir autant de ressources dans les établissements scolaires.
Nous souhaitons non seulement offrir aux jeunes la possibilité d’avoir une culture et les aider à trouver un emploi, mais également les éduquer à la beauté, à la coexistence, à la paix, et leur permettre d’être présents dans le monde et dans la société sans être manipulés, leur donner un horizon différent. L’objectif est de former une personne « autonome », de la doter de ces outils essentiels qui peuvent la libérer du risque de se soumettre aux idéologies.
Pouvez-vous nous donner quelques chiffres : combien y a-t-il d’écoles et combien d’élèves ? Combien la Custodie investit-elle dans chacun de ces établissements ?
Sur l’ensemble du territoire de la Custodie, il y a 20 établissements et environ 12 000 élèves (plus un millier d’enseignants et d’employés). Nos écoles couvrent tous les niveaux, de la maternelle au lycée. Elles sont en outre mixtes et ne font aucune distinction en matière de religion. Par exemple l’école d’Acre, où la majorité des élèves sont musulmans. Les écoles de la Custodie, parmi toutes les écoles chrétiennes de Terre Sainte, sont les plus nombreuses précisément en raison de leurs traits distinctifs : l’inclusion, l’accueil et la qualité de l’enseignement.
En général, seuls 35% des frais de scolarité de chaque élève sont couverts par les familles : la Custodie prend en charge le reste. Pour donner un exemple des coûts d’une école : Bethléem a besoin d’un demi-million de NIS (shekels) entre salaires, coûts des installations, frais de subsistance et entretien, soit 250 000 dollars américains par mois rien que pour un établissement.
La situation aujourd’hui
Les écoles absorbent la majeure partie des ressources de la Custodie, notamment en ces temps difficiles où les ressources sont rares et où le conflit a entraîné une baisse drastique des revenus. Aujourd’hui, beaucoup de parents sont sans travail, en raison de l’absence de pèlerins ou comme conséquence directe de la guerre, et ne peuvent donc plus payer les frais de scolarité de leurs enfants. Dans ces cas, l’école est entièrement subventionnée par la Custodie.
Les ressources économiques avec lesquelles nous couvrons les coûts des établissements proviennent de la collecte du Vendredi saint, de dons privés et du soutien à distance. Nous recevons en outre des donations et des bourses d’étude par le biais de la Fondation Franciscaine de Terre Sainte (FFHL). Par ailleurs, les Commissaires de Terre Sainte, Pro Terra Santa et l’économat lui-même cherchent à mettre en œuvre des stratégies et des campagnes de dons pour financer les écoles, un monde que nous ne saurions laisser à découvert.
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Vous pouvez soutenir les écoles de Terre Sainte en participant à la prochaine Collecte du Vendredi Saint qui aura lieu dans le monde entier le 29 mars prochain…. C’est là la principale source de subsistance pour la vie qui se déroule autour des Lieux Saints.