Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Le portrait d’une Palestine qui vit

par M.-A. Beaulieu
30 juillet 2019
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Voilà quelques années que je l’observe. Malgré l’épuisement d’une société palestinienne largement désenchantée par le fiasco des accords d’Oslo, les jeunes Palestiniens ne baissent pas les bras. Ils le disent à l’envi : ils veulent construire. La plus grande incertitude planant sur les formes politiques de ce qu’il y a à construire, ils ne le mentionnent pas. Mais ce que l’on note, c’est un désir de rester et de le faire par amour de leur pays. Ces jeunes veulent construire une vie palestinienne moderne. Pour cela ils étudient
et veulent exercer leurs compétences.
Des espoirs et des rêves qui se heurtent souvent durement à la réalité. Vous voulez les rencontrer ? A vos ordinateurs ! Dans une série intitulée Inch’allah Peut-être, Sophie Vernet vous propose 6 portraits de jeunes Palestiniens diffusés sur france.tv/slash/inch-allah-peut-etre. Il y a Diaa, Lourdes, Hamza, Farah, Dana, Asmahan. Ils sont chrétiens et musulmans et ont étudié ensemble le français à la Fac. Tous se sont rendus en France pour des séjours plus ou moins longs. La plupart ont espéré décrocher la bourse qui leur permettrait d’y faire un Master. Chaque portrait dure de 15 à 20 minutes.
Le temps de les voir et de les entendre : “Ici, on passe toujours du rire aux larmes, ça peut paraître bizarre, mais on ne peut et on ne veut pas vivre toujours dans le conflit.” “Si des gens diplômés comme nous ne restent pas, qui va construire ?” “Pour notre génération, les réseaux sociaux abolissent les frontières, avec nos écrans, on peut voir derrière les check-points”. “En France, j’ai senti que je ne pouvais pas m’éloigner, j’aime trop mon pays.” “Je crois que c’est notre jeunesse qui doit changer les choses. Si je pars c’est pour revenir et aider le pays.” “C’est épuisant parfois la responsabilité d’expliquer ce qu’est un Palestinien.”
C’est beau comme les rêves de jeunes de 20 ans… c’est fragile aussi comme les rêves de cet âge. Asmahan, si sûre de rentrer après ses études en France “ne sait plus trop”. Farah et Diaa sont devenus profs de français et s’affolent de l’usage des réseaux sociaux de leurs élèves : “On dirait qu’ils ont déjà envie de partir. C’est une arme à double tranchant”.
Je les observe, et n’ai pas envie de les laisser tomber.

Dernière mise à jour: 02/04/2024 14:13