Le site du baptême redynamisé

Depuis la rive israélienne, les pèlerins peuvent voir, côté, jordanien de nombreuses églises récentes. C’est de ce côté en effet que les récits antiques de pèlerins et aujourd’hui les archéologues situent le lieu du baptême, plus en profondeur dans les terres jordaniennes. On y trouve en effet des ruines byzantines fouillées après la signature du traité de paix israélo-jordanien de 1994. Cette découverte est due au frère franciscain Michele Piccirillo qui en avait obtenu du prince Ghazi bin Muhammad d’entrer sous protection militaire dans cette zone frontalière. C’est ce site jordanien qu’ont d’ailleurs visité les papes, saint Jean-Paul II en 2000, Benoît XVI en 2009 et François en 2014. Mais depuis l’Antiquité le Jourdain a modifié son cours dans ces terres sablonneuses se déplaçant vers l’ouest.

Le Jourdain marquant à cet endroit la frontière entre la Jordanie et la Zone C, palestinienne, sous contrôle israélien, ce n’est qu’en 2011 que le site rouvrit du côté occidental. Tandis que les Jordaniens commencèrent l’aménagement du leur avant l’an 2000. On s’y rendait comme dans une enclave dans une zone militaire fermée pour la bonne raison qu’il avait fallu ouvrir un accès jusqu’au fleuve au milieu d’un champ de mines installées lors de la guerre de six jours. Pour Israël, ces efforts sont couronnés de succès d’autant plus facilement que, bien qu’il soit placé sous la direction de l’Autorité israélienne de la nature et des parcs, l’accès est gratuit tandis que le site jordanien est payant. Le Ministère israélien du tourisme n’est pas peu fier d’annoncer comptabiliser 590 000 visiteurs en 2017 et plus de 800 000 en 2018 !

La fréquentation du site pourrait encore augmenter dans les années à venir. Non seulement parce qu’Israël bat d’année en année des records d’affluence (4,55 millions de visiteurs en 2019), mais aussi parce que les Églises vont pouvoir rentrer dans leurs propriétés. Sept monastères, chapelles et églises se trouvaient au milieu du champ de mines depuis 1968. Suite à un accord signé en 2016 entre la plus grande organisation humanitaire de déminage, Halo Trust et Israël, l’Autorité Palestinienne et les différentes Églises chrétiennes, en mars 2018 le travail a commencé pour un déminage complet de la zone. Il se poursuivait fin 2019. Sur le kilomètre carré concerné, se trouveraient quelques 3000 mines et autres engins explosifs. Sur la photo, le custode de Terre Sainte et frère Sergey entrent pour la première fois après le déminage dans la chapelle Saint-Jean le Baptiste, que les frères durent abandonner en 1967 devant la violence des combats.

Les franciscains, gardiens des lieux saints pour l’Église catholique, possèdent deux chapelles au lieu du baptême. L’une était située au moment de sa construction (en 1956) au bord de l’eau. Elle marque l’emplacement du Lieu saint. Sur la photo à gauche c’est la chapelle au premier plan. Tandis que l’autre, plus grande est le lieu de culte. La liturgie distinguant l’un de l’autre. La première avait été déminée dès les années 2000. La seconde (ci-contre), construite en 1935, mais en partie détruite par un tremblement de terre en 1956 et rebâtie la même année, vient tout juste de l’être. La custodie envisage de la restaurer et de la rendre au culte.

Les franciscains, gardiens des lieux saints pour l’Église catholique, possèdent deux chapelles au lieu du baptême. L’une était située au moment de sa construction (en 1956) au bord de l’eau. Elle marque l’emplacement du Lieu saint. Sur la photo à gauche c’est la chapelle au premier plan. Tandis que l’autre, plus grande est le lieu de culte. La liturgie distinguant l’un de l’autre. La première avait été déminée dès les années 2000. La seconde (ci-contre), construite en 1935, mais en partie détruite par un tremblement de terre en 1956 et rebâtie la même année, vient tout juste de l’être. La custodie envisage de la restaurer et de la rendre au culte.

Chaque année, c’est en janvier que les différentes confessions chrétiennes se succèdent à Qasr al Yahoud pour commémorer le baptême du Christ. Les chrétiens les plus téméraires, le plus souvent orientaux et slaves, en profitent pour renouveler les promesses de leur baptême par une immersion complète dans des eaux plutôt froides à cette époque de l’année. Mais c’est dorénavant tout au long de l’année que les chrétiens se rendent sur les bords du Jourdain pour se souvenir du baptême du Seigneur et du leur.