📺 Taybeh : témoins, malgré la douleur de l’émigration

Dans le village de Taybeh — le seul en Cisjordanie entièrement chrétien — ces conditions, aggravées par les attaques répétées des colons et l’installation de pâturages sur ses terres, ont poussé près de 6 % de ses habitants à émigrer, selon des témoignages locaux, mettant en péril la présence chrétienne historique en Palestine.

P. Bashar Fawadleh – Curé de la paroisse latine de Taybeh

Taybeh a récemment perdu environ dix familles qui ont émigré à l’étranger. Rien que le mois dernier, deux jeunes de notre paroisse sont partis : l’un vers l’Espagne après l’ouverture de la possibilité d’asile politique, et l’autre vers les États-Unis. Nous traversons des jours très difficiles, un véritable temps de crise. Mais l’Église est toujours vivante, elle agit au cœur de cette paroisse et au cœur de ce village.

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Le Patriarcat Latin de Jérusalem, en collaboration avec des institutions partenaires, joue un rôle fondamental pour renforcer la présence chrétienne à Taybeh à travers trois piliers principaux : offrir des opportunités d’emploi permanentes pour assurer une vie digne aux familles, construire des maisons pour soutenir les jeunes couples et s’engager diplomatiquement pour atteindre la paix et garantir la sécurité de tous les habitants du village.

P. Bashar Fawadleh – Curé de la paroisse latine de Taybeh

Rien n’est clair dans notre vie. Il y a de la peur et de l’anxiété. Même notre unique sortie vers l’extérieur — la Jordanie, le poste frontière du pont King Hussein/Allenby — a été fermé, à l’entrée comme à la sortie. Comment pouvons-nous continuer à vivre ? Oui, notre foi est forte. C’est la terre du Christ ; c’est notre terre. Nous, nos pères, nos grands-parents et leurs ancêtres, sommes ici depuis des milliers d’années. Mais vraiment, nous vivons des temps très, très difficiles.

Dans une interview, Sand Saheliyya, habitant de Taybeh, explique que la migration s’explique par trois facteurs principaux : les pressions économiques, la dégradation de la sécurité et les atteintes à l’identité même des chrétiens palestiniens.

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Sand Saheliyya – Chrétien de Taybeh

Malheureusement, nous manquons de matériel éducatif qui raconte l’histoire chrétienne de cette Terre Sainte, notamment pour les périodes allant du Ier au VIe ou VIIe siècle. Cela a créé un vide dans la compréhension, par les chrétiens palestiniens, de l’histoire de cette terre, souvent attribuée presque exclusivement au judaïsme et à l’islam.

Sand Saheliyya – Chrétien de Taybeh En conséquence, les jeunes d’aujourd’hui sentent que l’Occident — Amérique et Europe, l’Occident chrétien — leur est plus proche que les sociétés islamiques ou juives. Cela ajoute un motif supplémentaire, en plus des facteurs économiques et sécuritaires, qui pousse les jeunes à envisager l’émigration de cette terre.

Pourtant, malgré toutes les tentatives d’isolement et de marginalisation, la présence chrétienne en Terre Sainte reste solidement enracinée, avec des origines remontant aux premiers siècles du christianisme.

P. Bashar Fawadleh – Curé de la paroisse latine de Taybeh

Mon message depuis ce village, depuis ce lieu où je sers comme curé de l’Église du Christ Rédempteur à Taybeh — là où nous avons accueilli Jésus-Christ — est le suivant : nous nous efforçons chaque jour de vivre avec dignité, paix et sécurité. Grâce à votre soutien, votre amour et vos prières, nous restons solides et profondément enracinés dans cette terre. Venez voir, vivez avec nous et racontez notre histoire.