Transformée en clinique, la papamobile de Bethléem pas encore autorisée à Gaza
Après quelques mois d'aménagement, la célèbre voiturette blanche attend désormais les autorisations israéliennes pour entrer à Gaza où elle doit servir d'unité mobile de soins pédiatriques.
Nouveau look pour une nouvelle vie. Des vitres ferment désormais l’arrière de la voiturette, un siège de consultation et des petits réfrigérateurs et tout le système d’amortissage renforcé : après quelques mois de labeur, la papamobile de Bethléem a été transformée en « véhicule de l’espoir ».
Ce 25 novembre, la Mitsubishi blanche estampillé Caritas a officiellement été présentée au public : « Ce projet est une nouvelle étape dans l’allègement des souffrances des plus vulnérables, en particulier des enfants, se félicite Anton Asfar, directeur de Caritas Jérusalem, lors de la conférence de presse donnée à Bethléem : « Le véhicule jouera un rôle essentiel dans la fourniture de soins médicaux qualifiés pour les enfants, tout en étant un symbole d’espoir. »
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Sous la garde de la Custodie de Terre Sainte depuis le passage du pape François en Terre Sainte en 2014, le véhicule était exposé sur la terrasse du café Segrafredo à Bethléem. “Je me suis dit qu’elle devait servir à quelque chose”, raconte le cardinal Anders Arborelius, carme et évêque de Stockholm, en marge de la conférence de presse : “Début 2025, j’ai suggéré au pape François de l’utiliser à Gaza, et celui-ci a accepté.” Un dernier geste de solidarité pour celui qui a régulièrement dénoncé les « crimes » commis dans l’enclave.
Confiée à l’ONG Caritas, la Mitsubishi a été adaptée en vue de sa nouvelle mission. “Elle doit pouvoir atteindre des zones inaccessibles aux ambulances classiques”, avance Alistair Dutton, secrétaire général de Caritas Internationalis également présent à Bethléem. L’intérieur du véhicule a été conçu pour recevoir un ou deux patients et permettra de stocker quelques vaccins et antibiotiques.
Un message du pape Léon
Alors que le système de santé s’est effondré à Gaza, l’initiative est de l’ordre du symbolique : « On ne remplacera pas les hôpitaux, reconnaît Alistair Dutton. Mais on espère apporter un peu de solidarité et d’espoir aux enfants, grandes victimes de cette guerre. » Caritas dispose d’environ 130 collaborateurs qui gère cinq dispensaires à travers Gaza. La papamobile devrait opérer en partenariat avec un réseau de plus de dix cliniques mobiles, baptisé le “Gaza Mobile Health Initiative”.
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À ce stade, elle est surtout bloquée à Bethléem. Les autorités israéliennes ne la laisse pour l’instant pas entrer à Gaza. “Nous en avons fait la demande, et nous espérons qu’elle aboutisse”, explique le frère Ibrahim Faltas, ancien vicaire de la Custodie de Terre Sainte, qui coordonne les discussions avec les autorités israéliennes.
Un mois et demi après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’aide humanitaire est toujours entravée. Les autorités israéliennes interdisent l’entrée de nombreux éléments (générateurs, matériel chirurgical, de désalinisation…), au motif qu’ils pourraient être utilisés à des fins militaires. Peu de chance que la papamobile fasse exception à ces règles.
“J’espère que ce véhicule apportera guérison et compassion aux enfants dans les zones de conflit, en particulier à Gaza. Sa nouvelle mission reflète l’amour et la solidarité incarnés dans l’héritage du pape François”, a écrit le pape Léon XIV dans une lettre lue à l’occasion de la présentation du véhicule à Bethléem le 25 novembre.
La Mitsubichi, désormais ornée des logos de Caritas, du Patriarcat Latin de Jérusalem et de la Custodie de Terre Sainte, a donc rejoint sa boîte plexiglassée sur la terrasse du café Segafredo. “Nous transformons l’amour en action”, dit le slogan sur l’une des vitres. Une action pour le moment empêchée.
