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Le oui de l’ONU au plan américain ne suffit pas à arrêter la guerre à Gaza

Terrasanta
13 juin 2024
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Au Palais de verre à New York, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 2735 (2024) pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. 10 juin 2024. © ONU/Eskinder Debebe

Ayant reçu l’aval du Conseil de sécurité des Nations Unies, les Américains font pression sur Israël et le Hamas pour qu’ils acceptent leur projet visant à faire taire les armes dans la bande de Gaza.


(g.s.) – Le 10 juin 2024 à New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, avec la seule abstention de la Russie, la résolution 2735 (2024) pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. La résolution approuve le plan en trois phases proposé par la Maison Blanche – qui fournit en même temps à Israël une très large assistance militaire et garantit la fourniture d’armements – pour mettre fin à cette phase sanglante du conflit qui fait rage entre le Hamas et l’État juif depuis plus de huit mois.

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Trois phases pour mettre fin à la guerre à Gaza

Avant le vote, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a résumé la proposition de son gouvernement à Israël et au Hamas en trois phases.

⇒ Première phase

Durée : six semaines. Il prédit :

  • cessez-le-feu immédiat, complet et total avec la libération des otages, notamment des femmes, des personnes âgées et des blessés ;
  • restitution des dépouilles des otages morts ;
  • libération des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes ;
  • retrait des forces israéliennes des zones peuplées de la bande de Gaza ;
  • retour des civils palestiniens à leurs lieux de résidence dans toutes les zones de la bande de Gaza, y compris la zone nord. [Problème : de nombreuses maisons n’existent plus et dans de nombreux quartiers, les systèmes d’électricité, d’eau et d’égouts ont été totalement détruits]
  • distribution sûre et efficace de l’aide humanitaire à Gaza, y compris des logements [tentes ? conteneur ?] fourni par la communauté internationale ;
  • poursuite du cessez-le-feu tant que les négociations se poursuivent de bonne foi pour parvenir à tous les accords.

⇒ Phase deux

  • fin définitive des hostilités en échange de la libération de tous les autres otages encore en vie et détenus à Gaza ;
  • retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza.

⇒ Phase trois

  • lancement d’un plan pluriannuel de reconstruction de Gaza ;
  • retour des dépouilles d’Israéliens et d’autres personnes à Gaza à leurs familles [il s’agit de certains Israéliens, militaires et civils, déjà détenus ou tués dans la bande de Gaza bien avant le 7 octobre 2023].

Le Conseil de sécurité a également rejeté toute tentative visant à modifier le profil démographique ou territorial de la bande de Gaza ou à réduire son territoire.

Les oui qui comptent manquent

Le texte de la résolution 2735 indique qu’Israël a accepté la proposition américaine annoncée le 31 mai et exhorte le Hamas à faire de même. L’ONU appelle les deux parties à appliquer pleinement et sans délai le plan. En réalité, cette fois aussi, les deux prétendants se déclarent disponibles en principe, mais hésitent et attribuent à l’autre la volonté de saboter l’initiative de paix.

Au cours de la journée du 12 juillet, les médias ont rapporté que le Hamas avait fait des contre-propositions, qu’Israël considère comme un rejet total du plan et que Washington juge irréalisables. Selon le journal Haaretz, les milices palestiniennes souhaiteraient dans un premier temps restituer les corps des otages morts. Et en attendant, le retrait israélien devrait commencer. Si cela devait se produire, tous les trois jours trois otages seraient restitués, vivants ou morts, pour un total de 33.

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L’objectif est d’éviter qu’une fois tous les otages vivants libérés, les forces armées de l’État juif ne repartent à l’assaut, ruinant ainsi le reste du plan. Le Hamas et les autres milices exigeraient également que les détenus palestiniens à libérer soient d’abord identifiés parmi ceux qui ont purgé des peines plus longues dans les prisons israéliennes. Enfin, la Chine, la Russie et la Turquie devraient veiller au plein respect de la résolution 2735.

Pendant ce temps, parallèlement à l’initiative de l’ONU, la diplomatie américaine agit sur le terrain. Le secrétaire d’État Antony Blinken a repris son voyage entre Washington et le Moyen-Orient pour une série de réunions avec des hommes politiques et des responsables gouvernementaux visant à accroître le consensus en faveur du plan et à promouvoir sa mise en œuvre. En marge d’une de ces rencontres bilatérales, toujours le 12 juin, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al Thani – dont le gouvernement assure depuis des mois une médiation, aux côtés de l’Egypte et des Etats-Unis, entre Israël et le Hamas – a déclaré lors d’une conférence de presse à Doha avec Blinken : « Nous constatons récemment un changement dans ce conflit. Il y a désormais un appel clair et ferme à mettre fin à la guerre. » Espérons que ce soit le cas et que cela s’applique également sur le front israélo-libanais…

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