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Le couvent franciscain de Beyrouth détruit par l’explosion du 4 août

Beatrice Guarrera
11 septembre 2020
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Le couvent franciscain de Beyrouth détruit par l’explosion du 4 août
Le point rouge situe le couvent Saint-Joseph, à 1500 mètres du port, dans la fameuse rue Gouraud à Gemmaizé.© Custodie de Terre Sainte

Les franciscains, particulièrement attachés à la figure de saint Jérôme, solenniseront avec des reliques du saint les célébrations du 1600e anniversaire de sa mort à Bethléem.


J’étais à l’étage des chambres, au-dessus de l’église de notre couvent de Beyrouth, lorsque j’ai entendu un bruit très fort, comme un avion. Je suis monté, j’ai regardé dehors et il y a eu la seconde explosion et l’onde de choc.”. C’est par ces mots que fr. Roger Saad, frère libanais de la Custodie de Terre Sainte, en service à Beyrouth depuis quatre ans en tant qu’économe du couvent, raconte la catastrophe qui a frappé le 4 août la capitale du Liban.

L’église, actuellement fermée en raison des normes visant à empêcher la propagation de la Covid-19, est très connue et constamment visitée par les touristes et les fidèles. Elle est située dans le quartier de Gemmaizé, à 1 500 mètres du port, où a eu lieu une double explosion.

© Custodie de Terre Sainte

“Au moment de l’explosion, tout est devenu blanc, je n’ai rien vu et j’ai été projeté – poursuit fr. Roger. J’ai immédiatement couru chercher les autres frères et je les ai trouvés saufs. C’est comme un tremblement de terre qui a tout détruit”. À cause de l’explosion, certains murs du couvent se sont effondrés, les portes sont tombées, les vitres des fenêtres ont explosé et même le toit a été gravement endommagé.

Je suis religieux mais les gens qui eux ont des familles, des enfants, comment vont-ils réparer leurs maisons ?

Trois des quatre frères étaient présents dans le couvent, le Ministre de la Région Saint-Paul, fr. Firas Lutfi, était en Syrie, pour s’informer de l’état de santé de quatre frères touchés par la Covid-19 à Damas et Alep.

“Quand je suis sorti dans la rue, reprend frère Roger, les gens criaient et personne ne savait ce qui s’était passé. J’ai vu des gens blessés, car beaucoup ont été touchés par les vitres qui avaient explosé sous l’impact. Puis j’ai vu les maisons détruites et cela m’a fait encore plus mal : tout cela est arrivé alors que le Liban vit déjà une crise économique très difficile. Ces derniers mois, tout a empiré et le coût de la vie est devenu très élevé. De nombreuses personnes avaient déjà perdu leur emploi. J’étais très affecté en pensant aux pauvres. Je suis religieux mais les gens qui eux ont des familles, des enfants, comment vont-ils réparer leurs maisons ?”.

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“Le lendemain de la catastrophe, nos frères du couvent d’Harissa, à une vingtaine de kilomètres de là, sont venus examiner les dégâts subis. Tout d’abord, il a fallu déblayer les vitres pour pouvoir circuler dans les pièces. Nous avons reçu l’aide de jeunes venus nettoyer et balayer. Plus tard, il faudra envisager de sérieux travaux de réparation. Le couvent est inhabitable en l’état”.

À l’image de la plupart des congrégations religieuses présentes à Beyrouth et dans le reste du Liban, les franciscains de la Custodie ont proposé d’accueillir des victimes dans leurs couvents d’Harissa, Tyr et Deir Mimas et Tripoli. “Nous devrons ensuite réfléchir à la restauration du couvent et de l’église, explique frère Firas joint par téléphone. Nous parlons d’une maison d’une grande valeur artistique, puisqu’il y a 200 ans s’y tenait la première représentation théâtrale à Beyrouth. Le couvent est reconnu comme patrimoine historique de Beyrouth. Nous avons dû d’ores et déjà contacter des experts en antiquités pour des évaluations”. Fr. Firas Lutfi lance un appel à la solidarité internationale : “Le mot solidarité, je crois, résume tout : solidarité spirituelle par la prière, solidarité humaine pour aider les milliers de blessés.

De nombreuses familles se sont retrouvées sans abri et cette catastrophe vient s’ajouter aux nombreuses autres situations difficiles que connaît le Liban”.

 

SOLIDARITÉ

Si vous voulez participer à la reconstruction du couvent des franciscains, patrimoine historique de la ville de Beyrouth, vous pouvez adresser à l’Association Amici Terrae Sanctae en précisant : Soutien direct à la sauvegarde du patrimoine architectural chrétien au Liban.
Chèque à l’ordre : Amici Terrae Sanctae à renvoyer à Commissariat de Terre Sainte, 7 rue Marie Rose 75 014 PARIS
Possibilité de recevoir un reçu fiscal.
Pour toute information : cts@franciscains.fr

Dernière mise à jour: 11/03/2024 15:03