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Guerre en Ukraine : originaires d’Europe de l’Est, ces Israéliens réagissent

Cécile Lemoine
1 mars 2022
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Un drapeau Ukrainien a été accroché sur le parvis de la mairie de Jérusalem, en marque de soutien, le 28 février 2022 ©Cécile Lemoine/TSM

Une centaine d'Israéliens d'origine ukrainienne, biélorusse, ou russe, sont venus exprimer leur soutien à l'Ukraine sur le parvis de la mairie de Jérusalem, lundi 28 février. Rencontres.


Les drapeaux bleu et jaune sont de sortie. Cinq jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un rassemblement de soutien s’est tenu le lundi 28 février en début de soirée sur la place de la mairie de Jérusalem.

Parmi la centaine de personnes qui s’attroupent, une majorité d’Israéliens d’origine ukrainienne. « C’est dur d’être loin dans ce genre de moment, souffle Alex, qui a émigré de Lviv, à l’ouest de l’Ukraine, avec sa famille il y a 24 ans. Il avait alors une quinzaine d’années. Mon frère voulait retourner à Kiev pour se battre. Être là ce soir est une manière de montrer qu’on pense à notre peuple, à défaut de pouvoir faire autre chose.  »

Alex, aujourd’hui âgé de 38 ans, fait partie de cette vague de russophones arrivés en Israël avec l’effondrement du communisme dans les années 1990. Près 400.000 d’entre eux – des ingénieurs, des enseignants, des médecins – venaient d’Ukraine, autant de Russie.

Des larmes coulent sur l’ovale doux du visage de Dasha. Enveloppée dans le drapeau du pays qu’elle a quitté il y a un an pour s’installer avec son mari en Israël, cette trentenaire réalisatrice de cinéma n’a qu’une chose en tête : sa famille restée à Kiev. « Ils n’ont pas pu partir. J’ai peur de ce qu’il peut leur arriver si les Russes prennent la ville », murmure-t-elle. Ses larmes s’arrêtent lorsqu’elle évoque la résilience de son pays : « Je suis fière des Ukrainiens. Je connais des acteurs partis se battre dans les rues de Kiev. Nous sommes un peuple fort. »

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L’Ukraine abrite une communauté juive d’environ 43 000 personnes. Environ 200 000 d’entre-eux sont éligibles à l’immigration en vertu de la loi israélienne du retour, qui étend le droit à la citoyenneté à toute personne ayant un grand-parent juif. Près de 2.500 Juifs ukrainiens ont demandé à immigrer en Israël et à obtenir la citoyenneté depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, a annoncé dimanche l’Agence juive.

Le ministère israélien de l’Immigration et de l’Intégration a indiqué, le 28 février, qu’il se préparait à accueillir environ 10 000 nouveaux immigrants ukrainiens dans les semaines à venir, et à leur fournir un logement et une aide financière.

Dans la foule, qui se met à scander des « Arrêtez Poutine, arrêtez la guerre », quelques Russes sont venus dénoncer la politique de leur président, Vladimir Poutine. Lina est arrivée il y a quelques mois de Moscou pour une année d’étude à l’Université Hébraïque de Jérusalem : « Cette situation paraissait impensable dans notre monde moderne, s’exclame la jeune fille de 22 ans. Aucun des Russes que je connais ne soutient Poutine. »

Sur sa pancarte, Anastasia, une chercheuse en histoire de l’Art, compare le président Russe, figure central de l’exécutif du pays depuis 1999, à Hitler : « Les gens sous-estiment la dangerosité de cet homme. Ce qu’il fait en ce moment est abominable. »

Les références à la Seconde Guerre Mondiale sont nombreuses sur les affiches brandies. Témoignages d’une conscience collective propre aux Israéliens. « Le conflit de 1939-1945 a commencé de la même façon, par une invasion. Israël devrait se sentir plus concerné, s’indigne Alex. Nos responsables devraient choisir un camp, celui de l’Ukraine, et apporter leur aide. »

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L’offensive lancée par Moscou a mis Israël dans une position délicate. Pris entre son allégeance aux Etats-Unis et sa proximité stratégique avec la Russie, le pays a hésité plusieurs jours avant de finalement condamner les actions de Moscou. Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a annoncé dimanche l’envoi de 100 tonnes d’aides aux civils en Ukraine.

À Jérusalem, certains manifestants ont une idée bien précise du genre d’aide que l’État Juif devrait offrir à l’Ukraine. « Israël pourrait vendre la technologie de son Dôme de fer à l’Ukraine », suggère Dasha. « Leurs innovations en matière de défense sont suffisamment avancées pour faire la différence dans le conflit », estime quant à lui Alex.

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