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Les catholiques de Terre Sainte invités à jeûner et prier pour la paix

Rédaction
11 octobre 2023
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Les catholiques de Terre Sainte invités à jeûner et prier pour la paix
Basilique du Saint-Sépulcre, 9 octobre : Frères Mineurs en prière dans la chapelle du Calvaire ©Custodie de Terre Sainte

Après les massacres du Hamas et la réaction militaire d'Israël, dans les sanctuaires franciscains qui se vident peu à peu des touristes, les franciscains poursuivent les liturgies auxquelles ils ajoutent des prières pour la paix et pour toutes les victimes. Tous les fidèles catholiques sont quant à eux invités le 17 octobre à une journée spéciale de jeûne et prière par leur nouveau cardinal.


Dimanche 8 octobre à l’Angélus, après le déclenchement de la guerre par le Hamas contre Israël, le pape François, lançait le premier appel à la prière pour la paix : « Je suis avec appréhension et tristesse ce qui se passe en Israël, où la violence a éclaté avec encore plus de brutalité, faisant des centaines de morts et de blessés, et j’exprime ma proximité aux familles des victimes. Je prie pour elles et pour tous ceux qui vivent des heures de terreur et d’angoisse. S’il vous plaît, cessez les offensives et les tirs ! S’il vous plaît, comprenez que le terrorisme et la guerre ne mènent à aucune solution, mais seulement à la mort et à la souffrance de nombreuses personnes innocentes ! La guerre est une défaite : toute guerre est une défaite ! Prions pour la paix en Israël et en Palestine ! ».

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Lundi 9, la Custodie de Terre Sainte informait en réponse que les fraternités franciscaines se mettaient en prière : « Dans les sanctuaires dont nous avons la charge et qui nous rappellent tout ce que Jésus a dit et fait pour notre réconciliation, nos fraternités prient pour toutes les victimes, en particulier les civils et les otages. Et pour leurs familles. Prions pour que la haine, la colère et la peur qui engendrent la violence s’éteignent dans les cœurs. Prions pour que la communauté internationale favorise les initiatives de médiation et de paix, notamment en protégeant les civils. »

Dans un mouvement inattendu de sa part, elle ajoutait : « Pour le moment, il est opportun de suspendre les pèlerinages et d’attendre que la situation redevienne sûre. »

Dans les sanctuaires, comme ici au Saint-Sépulcre, les Franciscains de la Custodie sont invités à prier chaque jour pour la paix ©M. Bandini

Le fait est assez exceptionnel quand on sait que lors des précédentes crises, la Custodie a toujours invité au contraire les pèlerins à continuer à venir. De fait, dans l’état de tension généralisé, les services de sécurité civiles israéliens invitent à minimiser les déplacements, craignant des irruptions de violences incontrôlées. Dans les Territoires palestiniens, l’armée aurait fermé certaines routes, dont celles autour de Bethléem. Mais ce sont les roquettes lancées en direction de l’aéroport à de multiples reprises qui ont convaincu la plupart des compagnies aériennes de supprimer leurs vols. Tandis que certains pays organisent le rapatriement de leurs ressortissants, pour d’autres c’est un peu le système D en essayant de trouver un billet sur les vols restants. Si le Ministère des Affaires étrangères français a classé Israël et Palestine en zone rouge, il n’a pas à ce jour envisager de mesure de rapatriement des Français auxquels il conseille néanmoins de respecter des mesures de prudence.

Une journée spéciale de jeûne

Ce mercredi, c’est au tour de Sa Béatitude le cardinal Pizzaballa d’appeler au nom de la conférence épiscopale locale [appelée Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte] les catholiques de tous rites à une journée de jeûne et de prière pour la paix et la justice le 17 octobre. « Nous avons été soudainement catapultés dans une mer de violence sans précédent. La haine, que nous subissons malheureusement déjà depuis trop longtemps, va encore s’accroître et la spirale de violence qui s’ensuivra créera encore plus de destruction. Tout semble parler de mort.

Mais dans ce moment de douleur et de désarroi, nous ne voulons pas rester impuissants. Et nous ne pouvons pas laisser la mort et ses aiguillons (1 Cor 15, 55) être le seul mot à entendre. »

Envisageant que les rassemblements ne soient pas possibles, le Cardinal, dont toutes les cérémonies d’accueil ont été ajournées après son élévation à la pourpre cardinalice il y a 10 jours, estime néanmoins que : « Dans les paroisses, dans les communautés religieuses, dans les familles, il sera toujours possible d’organiser des moments de prière communs, simples et sobres. »

 

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