Mea culpa, mea maxima culpa. Avant de composer le dossier sur Béthanie, je ne m’étais jamais particulièrement penchée, ni sur l’épisode évangélique, ni sur le sanctuaire, ni sur son histoire.
L’idée du sujet est venue par calcul. C’est le numéro d’été. En été il faut essayer de proposer quelque chose de léger. Les lecteurs recevront le magazine la dernière semaine de juillet. Il se passe quoi fin juillet-début août ? La fête des saints Marthe, Marie et Lazare. Les lecteurs ne peuvent plus la manquer (?) le pape François en a rendu la mémoire obligatoire dans le calendrier liturgique. Certes, tout le monde ne prie pas le bréviaire ni ne va à la messe en semaine, mais quand même. Ces trois-là sont de Béthanie où il y a pas mal d’actualité archéologique et
patrimoniale. De quoi faire un dossier. Vendu.
Restait à trouver un titre. Hors de question de vous servir un trop classique “Béthanie la maison de l’amitié”. C’est à ce moment-là qu’intervient la prière. Lire les Évangiles, une homélie ou deux sur le sujet, méditer. Si TSM était une revue d’exégèse, il y a un dossier à faire sur ce que Béthanie dit de la vie, de la mission de Jésus et du rapport qu’il entretient entre son humanité et sa divinité.
Finalement, le fruit de la prière fut une irrépressible envie de chanter San Francisco de Maxime Le Forestier : “C’est une maison bleue adossée à la colline, on y vient à pied, on ne frappe pas, ceux qui vivent là ont jeté la clé, peuplée de cheveux longs, peuplée de lumière…” Il y a de ça à Béthanie, lieu-refuge et lieu-source pour Jésus et dans l’accueil qu’on y reçoit encore.
Béthanie, lieu de rencontres. Ce numéro n’en manque pas ! Avec Élie, le nouveau custode, les frères de Latroun, et encore Frédérique Schillo, Marius Schattner et Moussa Qous.
On ne l’a même pas fait exprès. C’est peut-être la suite logique du précédent numéro où l’on parlait de prendre soin de soi et des autres. Quoi de mieux que d’aller à leur rencontre ?
Je retiens quand même qu’à Béthanie, j’ai rencontré Lazare… le frère de ses sœurs, mais aussi cet homme dont la maison était si bien ouverte que Jésus pouvait aller y souffler et recharger les batteries. Nous avons tous besoin de ces amis-là. Prêts à tout entendre, prêts aussi à se taire. Ce doit être pour cela que Jésus a ressuscité Lazare : sans le maître de maison, il n’y avait plus de lieu pour l’accueillir. Vive les Lazares !
Dernière mise à jour: 09/07/2025 15:28