En 2021, Terre Sainte Magazine publiait un dossier intitulé : Ecrire la parole. Il nous faisait faire la connaissance de juifs, de chrétiens et de musulmans dont la mission consiste à écrire à la main les textes sacrés. Retrouvons Sr Maria Ruiz qui passe de l’enluminure de l’évangéliaire de Jérusalem à l’animation d’ateliers d’icônes. Et si demain c’était pour vous?
Pendant plusieurs jours, sur l’île de Chypre, un groupe d’étudiants venus d’Espagne, du Mexique, d’Italie et de Jérusalem s’est immergé dans la technique traditionnelle de la tempera à l’œuf et aux pigments, utilisée depuis des siècles pour la peinture d’icônes.
Pour beaucoup, c’était une première expérience, et pour certains, même la première fois qu’ils tenaient un pinceau. Pourtant, sous la direction attentive et inspirée de deux iconographes — Deborah Martinez de Chypre et Maria Ruiz de Jérusalem —, les participants ont réalisé leurs petites œuvres. Un résultat qui témoigne de la manière dont la patience, guidée par une main experte, peut faire émerger le beau et le sacré, même chez ceux qui ne partent de rien.
Maria Ruiz – Iconographe
J’avais ce rêve de pouvoir unir un pèlerinage physique à un pèlerinage du cœur — celui que représente le chemin de l’icône, et qui, en quelque sorte, reflète mon expérience personnelle. Car lorsque l’on peint une icône, on commence d’une manière et l’on termine d’une autre, presque transfiguré.
Chypre, avec sa beauté ancienne et son souffle de foi, a servi de décor à un cheminement où chaque coup de pinceau devenait prière, et chaque silence, rencontre.
Chaque étape de la création de l’icône retraçait un passage des ténèbres vers la lumière, un véritable itinéraire spirituel. Les journées étaient intenses — huit, parfois dix heures de travail — mais rythmées par la prière et ponctuées de visites des lieux emblématiques de l’île.
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Maria Ruiz – Iconographe
Nos journées étaient un tissage très naturel entre le cheminement de l’icône et la rencontre avec les Lieux saints. Nous commencions à 8 h 30 par la prière de l’iconographe, suivie d’un temps d’enseignement, avant de nous mettre rapidement au travail, pinceaux en main.
La communauté locale a accueilli chaleureusement le groupe. Une rencontre particulièrement significative fut celle avec l’Évêque Latin de Chypre, Monseigneur Bruno Varriano, qui a tenu à exprimer sa proximité et son soutien au projet.
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Maria Ruiz – Iconographe
Je dois dire que l’île de Chypre, l’Église de Chypre et le peuple chypriote sont vraiment accueillants, et cela a rendu tous les défis plus faciles.
Dès le premier instant, nous nous sommes sentis chez nous. Les communautés nous ont reçus avec chaleur, elles ont mis des espaces à notre disposition, nous ont traités avec beaucoup de bienveillance. Nous nous sommes sentis aimés, aussi bien par les frères et les sœurs que par les fidèles de la paroisse et les habitants locaux.
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« Une expérience qui m’a profondément transformée. Je me sens privilégiée d’avoir pu la vivre. Un pèlerinage, extérieur et intérieur, qui a touché la personne dans sa totalité. » — racontent certains participants.
Une rencontre profonde, un souffle de foi, qui a laissé une empreinte dans le cœur de chacun.
Maria Ruiz – Iconographe
Il s’est créé une véritable communion, qui est un don de Dieu, car l’icône est une image de la communion de l’Église : elle est faite dans la prière, pour la prière, et pour rassembler dans la prière. Voir cela se réaliser dans les personnes que nous avions devant nous a été merveilleux.
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