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Climat: divers représentants religieux en Israël s’engagent

Christophe Lafontaine
8 novembre 2022
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Climat: divers représentants religieux en Israël s’engagent
Les représentants religieux signataires de la "Déclaration de Jérusalem sur le climat" à Jérusalem le 3 novembre 2022 ©Ministère israélien des Affaires étrangères

Quelques jours avant la COP 27, des représentants religieux en Israël ont signé une déclaration à Jérusalem, s’engageant à soutenir une action conjointe dans la gestion du changement climatique.


« Les impacts du changement climatique se font de plus en plus sentir à Jérusalem et en Terre Sainte », ont signé dans une déclaration commune plusieurs représentants religieux en Israël. Notant qu’il y a « plus de jours de chaleur extrême qu’à n’importe quel moment dans le passé ».

La « Déclaration de Jérusalem sur le climat »,telle qu’elle est intitulée, est un appel commun aux « croyants sur terre, gouvernements, entités des Nations Unies, société civile et toute les parties prenantes de la COP 27 », à agir « de toute urgence pour s’attaquer aux causes profondes des crises climatiques, pour réparer notre monde sur la base de nos valeurs spirituelles et culturelles communes de justice et d’éthique ».

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Les signataires ont par ailleurs déclaré s’engager à « donner l’exemple » et « mettre en pratique » ce qu’ils prêchent. Parmi eux, on comptait des représentants des communautés juives, chrétiennes et druzes. Notamment, le rabbin Yonatan Neril, président-fondateur du Centre interconfessionnel pour le développement durable, d’autres rabbins, Mgr Adolfo Tito Yelena, nonce apostolique en Israël, des représentants du Patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem, de la Custodie de Terre Sainte (en la personne du père franciscain Alberto Pari), du patriarcat arménien, de l’Eglise copte, ainsi qu’un imam druze et David Freeman, représentant baha’i à Jérusalem.

Leur déclaration commune a été paraphée lors d’une conférence – la première du genre -sur le rôle des dirigeants religieux dans la lutte contre le changement climatique qui s’est tenue à Jérusalem, le 3 novembre dernier. La réunion s’est tenue dans la perspective de la COP 27, la conférence des Nations unies sur les changements climatiques pour 2022, qui a lieu à Charm el-Cheikh en Egypte du 6 au 18 novembre.

« Un nouveau paradigme de développement »

C’est le département israélien des religions du ministère des Affaires étrangères, en collaboration avec le Centre interconfessionnel pour le développement durable, qui a organisé et hébergé cette conférence. Selon un communiqué de presse, Mgr Adolfo Tito Yllana, a souligné l’importance du travail conjoint de tous les chefs religieux en Israël (et dans le monde) pour l’action climatique. « Nous avons besoin d’une nouvelle culture d’unité, qui comprenne que la terre fait partie de nous et que nous faisons partie de la terre. Nous sommes interconnectés », a-t-il déclaré.

Dans leur déclaration, les différents signataires qui se disent « tous appelés à prendre soin, aimer, protéger et glorifier la création de Dieu » dressent un constat sans équivoque : « la sécheresse a été considérée comme une cause de guerre dans notre région, tandis que les incendies de forêt, les tempêtes et les inondations se sont intensifiés ».

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Et d’admettre : « nous n’avons pas réussi à protéger la capacité de la Terre à soutenir la vie, ce qui a un impact particulier sur les pauvres et les marginalisés. Comme gens de foi, nous devons avec humilité défier la cupidité, l’autosatisfaction instantanée et la pensée à court terme ». Car « abuser et dégrader la création de Dieu pour les générations actuelles et futures est un comportement de pécheur ».

Pour ce faire, expriment-ils, « nous devons adopter de toute urgence un nouveau paradigme de développement qui intègre nos valeurs morales et spirituelles communes. » Autrement dit : « l’humanité doit agir avec justice et conscience, en utilisant et en allouant les ressources de la Terre de manière judicieuse et équitable.  En ce moment crucial, nous devons protéger de manière responsable la pureté de l’air, du sol et de l’eau comme sources de vie humaine et d’épanouissement » et « respecter la capacité de la Terre à une croissance durable ».

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