Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Formation de la branche catholique

Ignacio Peña ofm
30 mai 2010
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A partir du IVe s., l’Église assyrienne est gouvernée par un « Catholicos », titre qui équivaut à celui de Patriarche, parmi les chefs des Églises constituées en dehors des limites de la romanité. Le siège patriarcal assyrien s’est déplacé au gré des vicissitudes historiques. Au XVIe siècle, les patriarches s’établirent à Rabban Harmuzd, dans le Kurdistan, puis à Diarbakir (Turquie actuelle), et ensuite à Salmas et Urmia (Iran). Finalement, ils s’installèrent dans les montagnes d’Hakkari, où ils demeurèrent jusqu’à la première guerre mondiale. La vie rude, isolée et tribale, telle qu’elle était menée dans ces montagnes, influença la dignité patriarcale de telle sorte que celle-ci se transforma en une institution quasiment féodale, à l’instar de celle du cheik arabe ou de l’agha kurde. En effet, à partir de 1450, la dignité patriarcale devint héréditaire, c’est-à-dire se transmit d’oncle à neveu. A un missionnaire anglais qui lui demandait quels étaient les avantages de cette élection patriarcale par voie héréditaire, un nestorien répondit : «Les probabilités pour nous d’avoir un bon Patriarche sont les mêmes que celles, pour vous, d’avoir un bon Roi». Quoi qu’il en soit, cette loi insolite a créé, dès sa promulgation, des tensions dans la communauté assyrienne; tensions qui expliquent l’origine du vigoureux mouvement unioniste qui s’est manifesté, à partir du XVIe s., en faveur de l’Église catholique.

La désignation, en 1538, d’un nouveau patriarche assyrien, appartenant toujours à la même famille, rencontra l’opposition d’une partie des évêques, ce qui amena l’élection simultanée de deux patriarches. L’un d’eux, Jean Sulaca, chercha un appui à Rome contre son compétiteur Simon VIII Denkha et, usant de la médiation du Custode de Terre Sainte, fit acte d’obéissance au Pape Jules III. En 1553, il fut effectivement reconnu par le Pape, comme Patriarche de la nouvelle Église chaldéenne unie. Il fixa son siège à Diyarbakir, où il consacra cinq nouveaux évêques, afin de mettre en place la structure de la nouvelle Église.

C’est vers le milieu du XVIIIe siècle que l’Église chaldéenne se consolide et gagne de nouveaux adeptes. Le métropolite assyrien de Mossoul, Jean Hormez, neveu du patriarche nestorien, se convertit au catholicisme, avec une bonne partie des évêques et de l’influente communauté nestorienne du monastère de Rabban Hormuzd. A partir de cette date, la communauté catholique s’installe dans les villes de la plaine mésopotamienne: Mossoul, Diyarbakir et, à l’est de l’Hakkari, Salmas et Urmia ; tandis que les assyriens, déjà en minorité, restent relégués dans les montagnes abruptes de l’Hakkari. Mosul devient siège patriarcal et le chef de l’Église chaldéenne reçoit des papes le titre de «Patriarche de Babylone de la nation des chaldéens». Cependant le gouvernement de l’Église unie passe de plus en plus sous le contrôle rigoureux de Rome, qui s’efforce de latiniser les structures ecclésiastiques chaldéennes; une attitude qui provoquera une crise, sous le gouvernement du Patriarche Joseph VI Audo (1847-1878), lequel défendra, au concile Vatican I, l’autonomie des Églises catholiques d’Orient.

Il convient de signaler ce que la fondation de l’Église chaldéenne et son ouverture à l’Occident doivent à l’appui de la diplomatie française et à la venue des missionnaires carmes, capucins et dominicains, grâce à qui furent construits écoles, séminaires, dispensaires et imprimeries, qui contribuèrent à la consolidation de cette Église. n

 

Le vrai scoop du Vendredi saint

Dans la tourmente qui secoue l’Église, les médias font flèche de tout bois dès lors qu’ils ont des chances d’en ajouter. Le Vendredi Saint le père Cantalamessa dans son homélie faisait un parallèle entre antisémitisme et attaque médiatique contre le pape. Nouvelle curée de la curie ! Huit jours plus tard, silence radio sur la relecture qu’a faite de l’homélie le rabin Alon Goshen-Gottstein et qu’il a publiée dans le Jerusalem Post.

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Le dernier tatouage d’Abbus

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De nos jours encore, dans certains pays, on meurt d’être chrétien. Les chaldéens, ces fidèles de la troisième Eglise catholique orientale que nous présentons, sont de ceux-là.