
Il faut cocher la case “mariage” pour faire pleinement partie de la société en Terre Sainte. Trouver la bonne personne quand on se marie entre chrétiens et que la communauté est aussi petite que fragmentée peut parfois relever de la gageure. Il existe autant d’histoires que d’individus. En voici trois.
Deux petits cœurs légendent sa nouvelle photo de profil sur Facebook. En cette mi-janvier 2023, Lina[1] ne pose plus seule, mais à côté d’un garçon. Ou comment faire l’annonce de ses fiançailles. Bouquet de fleurs à la main, apprêtée dans une robe noire qui épouse les formes de son corps, Lina a le visage moins expressif que celui de son fiancé, élégant dans son costume gris. “Je ne le connaissais pas. Nous nous sommes rencontrés chez nous plusieurs fois avec nos parents. Je me suis sentie à l’aise, alors j’ai dit oui”, confie la jeune femme. Lina a 24 ans. Elle enseigne l’anglais à l’école grecque-orthodoxe de Taybeh, le village où elle a grandi.
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C’est le dernier en Cisjordanie à être 100% chrétien et le poids des traditions est partout. Les mariages arrangés comme le sien sont encore une réalité. La fête est prévue pour fin juillet. Six mois. C’est peu pour apprendre à se connaître à deux, chose possible seulement à partir des fiançailles dans cette société où l’amitié fille-garçon est mal perçue. “On fait les choses à l’envers ici, mais c’est comme ça. Il y a des codes à Taybeh. Tout est contrôlé. On ne peut pas être en dehors du cadre”, glisse Lina, qui se dit heureuse malgré tout : “Elias est merveilleux.” Si le mariage peut paraître précipité, c’est que la jeune melkite subit une pression sociale forte. (…)
[1] Tous les prénoms ont été changés
Retrouvez l’article entier dans le numéro 685 de Terre Sainte Magazine (Mai-Juin 2023).