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A Knayeh, l’assignation à résidence du frère Hanna Jallouf levée

Carlo Giorgi
22 octobre 2014
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A Knayeh, l’assignation à résidence du frère Hanna Jallouf levée
Le frère Hanna Jallouf à Knayeh. (photo d'archives - G. Caffulli)

Il est enfin libre, le frère Hanna Jallouf, curé du village syrien de Knayeh kidnappé du couvent de Saint-Joseph dans la nuit du 5 et 6 octobre, puis placé en résidence surveillée par les autorités de la vallée de l'Oronte. Depuis quelques jours, le frère de la Custodie de Terre Sainte n’est plus sujet à aucune restriction.


Il est enfin libre, le frère Hanna Jallouf, curé du village syrien de Knayeh kidnappé dans son  couvent de Saint-Joseph dans la nuit du 5 et 6 octobre, libéré puis placé en résidence surveillée par les autorités de la vallée de l’Oronte. L’information a été confirmé par Mgr Giuseppe Nazzaro, vicaire apostolique émérite d’Alep, que nous avons pu joindre par téléphone: « J’ai parlé avec Mgr Abu Khazen, l’actuel vicaire apostolique d’Alep – explique Mgr Nazzaro – lequel m’a confirmé que le frère Hanna n’est plus tenu à résidence dans son couvent; les miliciens qui l’ont arrêté lui ont assuré qu’il peut maintenant décider de quitter ou de rester dans le village et se déplacer librement ».

Selon l’explication donnée par ces mêmes miliciens au frère Hanna, son arrestation a eu lieu à la suite d’une plainte l’accusant de cacher des armes dans le couvent. C’est pour cette raison que des hommes armés ont perquisitionné le couvent, en vain. C’est aussi pour ce motif qu’il aurait été emmené au tribunal islamique de la ville voisine de Darkush. Le frère Hanna y a été « transporté » avec vingt jeunes chrétiens de la paroisse, garçons et filles: le motif de cette arrestation de groupe apparaît enfin clairement dans les propos de Mgr Nazzaro : « Quand les miliciens sont arrivés au couvent, accusant le frère Hanna de cacher des armes, le prêtre a demandé à ce que la recherche se fasse devant des témoins – explique Mgr Nazzaro -. C’est ainsi que le curé a demandé à vingt jeunes de rester. A la fin de la perquisition et alors qu’ils n’avaient rien trouvé de concluant mais bien saccagés la paroisse ; les miliciens les ont tous arrêtés… ». Ce n’est que le 12 octobre que les cinq derniers membres du groupe ont été relâchés.

L’idée de les arrêter n’émanerait cependant pas de la plus haute autorité de la milice islamique mais d’un lieutenant, par la suite écarté en raison de ce méfait. « Une fois libre, le frère Hanna a réuni tous les chrétiens afin de leur parler – raconte encore Mgr Nazzaro – il leur a dit : vous pouvez décider de rester ou  partir, mais moi je resterai aussi longtemps que l’un d’entre exprimera l’envie de rester. Et les chrétiens, protestant, lui ont répondu que pas un seul d’entre eux ne seraient partis! ».

Sont encore présentes, à Knayeh également, deux sœurs Franciscaines du Cœur Immaculé de Marie qui effectuent leur service dans la paroisse, bien que la possibilité d’un retour en Italie se rapproche et concrétise chaque jour un peu plus. Les deux octogénaires, au cours des dernières semaines et en raison de l’enlèvement du frère Hanna, ont dû supporter une grande fatigue et pression qui les a fortement éprouvées.

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